Le président polonais Andrzej Duda a annoncé mardi qu’il allait signer le projet de loi mémorielle qui a provoqué la fureur d’Israël, puis l’adresser dans la foulée au Tribunal constitutionnel.
Pris en étau entre le parti Droit et Justice (PiS) et les critiques internationales – les Etats-Unis et Israël en premier lieu -, le président polonais Andrzej Duda a choisi la voie médiane. Sa signature du projet de loi s’accompagnera d’un renvoi au Tribunal constitutionnel, afin que celui-ci examine si la législation peut entraver la liberté d’expression. Ceci laisse ouverte la possibilité d’une possible modification du texte, et garantie une porte de sortie au PiS, en cas de difficulté.
Andrzej Duda a accompagné l’annonce de sa décision de déclarations volontairement apaisantes à l’égard d’Israël, outragée par le fait que la loi puisse compliquer le travail de mémoire autour de la participation des Polonais à l’Holocauste : « Je pense que c’est une solution qui, d’une part, protège les intérêts polonais […], notre dignité, notre vérité historique […] et qui, d’autre part, prend en compte la sensibilité de ceux pour qui la mémoire de l’Holocauste est extrêmement importante, à commencer par les survivants, et qui doivent raconter au monde, pendant qu’ils le peuvent encore, comment ils se souviennent de ces moments et ce qu’ils ont vécu« .
Andrzej Duda a aussi justifié sa ratification par la nécessité de « défendre la réputation de la Pologne et des Polonais. Nous avons aussi le droit d’être sensibles, nous avons aussi le droit à la vérité historique et nous avons aussi le droit d’être jugés en fonction des faits », a-t-il déclaré.
Le weekend dernier, le président du parti Droit et Justice, Jarosław Kaczyński, avait pressé le président de la République de ratifier la loi afin de mettre fin à « plus de vingt années d’une politique de repentir, accompagnée d’un manque total de création de mécanismes de défense de notre dignité« .
« La politique historique du gouvernement polonais laisse peu de place à la nuance »