Par Veronika Andre
« Les Ropsodies hongroises » de Félicien Rops
La Galerie Nationale Hongroise accueille pour la première fois en Hongrie, l’exposition de Félicien Rops, artiste belge surnommé « le graphiste de la décadence moderne ». Jusqu’au 9 janvier 2011, on peut découvrir près de 100 pièces de son œuvre provenant de la collection permanente du Musée Provincial Félicien Rops á Namur (Belgique) et des collections privées belges.
L’exposition comprend des tableaux précoces inspirés par le réalisme français, ainsi que des illustrations plus connues, comme celles créées pour les Fleurs du Mal de Baudelaire. Certaines oeuvres représentent les visites de l’artiste en Hongrie, mais ce sont bien sûr ses dessins érotiques et sataniques qui attireront le plus l’oeil curieux des amateurs. C’est d’ailleurs bien pour ces oeuvres-là que l’exposition ne peut être visitée que par les majeurs.
« Je suis Rops, je n’ai jamais désiré d’être quelqu’un d’autre » (Félicien Rops)
C’est ainsi que Félicien Rops se décrit lui-même… Ce graphiste, illustre symboliste du centenaire, était de caractère extravagant, passionné, versatile et excentrique. Il critiquait sans cesse la vie politique et sociale, la religion et l’Église, non pas simplement par ses œuvres mais aussi par son « art de vivre » au quotidien : il a passé sa vie conjugale en ménage à trois, avec les deux sœurs Duluc, qui lui ont toutes deux donné des enfants. C’est ainsi que tous ensemble, ils fondèrent leur « propre » commune.
« L’Homme possédé par la Femme, la Femme possédée par le Diable » (Joséphin Péladan, à propos de l’art de Rops)
Tout comme sa vie privée, ses œuvres érotiques, qui utilisent le satanisme pour décrire sa vision des femmes, de la société et de la religion ont provoqué de nombreuses polémiques. Une des meilleures illustrations de ses « blasphèmes » est le tableau intitulé, Pornokratès (illustration), qui représente le monde dominé par des prostituées.
Rops, un artiste belge adopté par la Hongrie
Cette exposition incarne le deuxième volet de l’accord culturel entre la Wallonie et la Hongrie. Un accord qui a été inspiré par les « pseudo racines hongroises » de Rops : après ses nombreux séjours en Hongrie, il était fasciné par la Grande Plaine, et par la vie et la musique tzigane. Il avait prévu de publier ses récits de voyages en Hongrie dans Le Figaro, mais ce projet ne s’est jamais réalisé. Il n’empêche que sa filiation avec la Hongrie existe bel et bien, d’où le titre de l’exposition : « Les Ropsodies hongroises ».
Illustration : La Dame aux cochons, Pornokrates, 1878
Infos pratiques :
Galerie Nationale Hongroise – Magyar Nemzeti Galéria
Château de Buda (Bâtiments A-B-C-D)
H-1014, Budapest
Szent György tér 2.
Horaires d’ouverture : Mar-Dim 10:00-18:00
Entrée : 1.900 HUF