Ce soir, le suspense a tourné très court au stade Ferenc Puskas de Budapest. Après 24 minutes de jeu, les carottes étaient déja cuites pour les Hongrois de Debrecen (0-3) qui recevaient l’Olympique Lyonnais. Face à la passivité de la défense hongroise, l’OL a encore prouvé sa solidité contre un outsider de la Ligue des Champions. La suite du match ne fut qu’une affaire de gestion, permettant à Claude Puel de faire tourner son effectif, à Lloris de se mettre en valeur et à Gomis de s’affirmer comme le digne successeur de Karim Benzéma (0-4 à la 51ème minute).
Il y avait bien 18 000 supporters venus de Debrecen pour l’occasion, mais les 22 000 autres spectateurs hongrois du stade venaient de toute la Hongrie pour encourager leur « OL » local, 4 fois champion dans les 5 dernières années. Dès la 3ème minute, le suédois Kallström se rappelait au bon souvenir du Hongrie-Suède (0-1) auquel il a participé quelques semaines plus tôt sur la même pelouse. Malgré quelques bonnes frappes cadrées et quelques bons mouvements offensifs, Debrecen a compris qu’il n’était pas si facile d’enchaîner deux grands matchs au plus haut niveau.
C’est dans les secteurs fondamentaux du jeu que les Hongrois ont le plus péché: une mauvaise gestion de l’entame de match, une déconcentration chronique dans les moments -clés, un manque d’agressivité sur le porteur du ballon et surtout des erreurs de marquages sur coups de pied arrêtés. C’est d’ailleurs dans ce dernier domaine que Lyon s’est régalé, puisque les trois premiers buts sont issus de deux corners (Kallström à la 3ème minute, Govou à la 24 ème) et d’un coup franc digne du légendaire Juninho (Pjanic à la 13ème minute).
De son côté, malgré quelques bons arrêts, Poleksic a passé une nouvelle soirée cauchemardesque en encaissant son huitième but en deux matchs. Vendredi dernier, en plus d’être médiocre dans ses buts, il était venu enlevé le ballon des mains de son coéquipier français Adamo Coulibaly, qui s’apprêtait à tirer un penalty à la dernière minute du match. Le gardien-tireur, après 4 buts encaissés, envoya finalement la balle de la victoire dans les tribunes du stade de Kaposvar. A son crédit ce soir, il faut tout de même préciser que sa défense était fantômatique.
Le bilan de cette soirée n’est pourtant pas si dramatique pour le Debreceni VSC, puisque Liverpool s’est incliné à Florence face à une très brillante Fiorentina (2-0). Ainsi, à ce jour, Debrecen est certes dernier avec 0 points et 0 buts marqués, mais n’est finalement qu’à trois points de la seconde place du groupe E. L’Olympique Lyonnais, en tête, effectue pour le moment un parcours sans fautes, avec 5 buts et 6 points. Pour aspirer à un avenir européen cette année, les Hongrois devront se montrer plus rigoureux et moins tendres, à l’exception peut-être de leur capitaine et latéral droit Laszlo Bodnar. Celui-ci a particulièrement fait preuve d’aggresivité ce soir, et sans la clémence de l’arbitre norvégien M. Ovrebo, il aurait certainement regagné les vestiaires prématurément. De quoi réfléchir à un autre type de sursis.
A noter, la troisième mi-temps ne fut cependant pas à la hauteur du succès sur la pelouse pour des supporters lyonnais rencontrés au zinc d’un kocsma. Un peu déçus par les leurs, ils tiennent à rendre hommage à un public hongrois bon perdant : « les joueurs lyonnais ne sont même pas venus nous saluer ou nous remercier à la fin du match… Le public hongrois a, lui, été super. Il a chanté jusqu’à la 90ème. Nous on était 25 supporters en tout pour soutenir notre équipe. On est venu par nos propres moyens via un vol low cost. Les autres « lyonnais » dans le kop, on ne les connait même pas, ce sont des gars qui sont invités, ce ne sont pas des supporters. C’est Lyon… toujours la même chose, personne ne se déplace. »
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