Tous les adversaires directs de la Hongrie jouaient la semaine dernière pour le compte des éliminatoires de la coupe du monde de football 2010. Si les magyars étaient exempts de tout match, ils n’ont pas été très loin de réaliser une excellente opération dans un groupe 1 pour le moins indécis où quatre équipes se disputent âprement la première place directement qualificative pour la phase finale en Afrique du Sud: le Danemark, la Hongrie, le Portugal et la Suède. Le second du groupe sera condamné à disputer un match de barrage pour pouvoir défendre ses chances à Johannesburg.
Le point sur les forces en présence.
Avant de rencontrer la Suède à Solna, le Danemark avait réalisé un parcours presque parfait : en tête du groupe avec 11 points ; 4 victoires, un match nul ; une différence de but très avantageuse (+11), et surtout une sublime victoire qui marqua tous les esprits contre l’archi-favori du groupe, le Portugal, à Lisbonne (3-2). Le Danemark se rendait donc chez son voisin suédois dans la peau d’un leader indiscutable et il n’a pas failli à son standing : victoire étriquée mais méritée (1-0). Si les danois parviennent à maitriser leurs nerfs et continuent d’afficher une telle solidité à Copenhague à l’automne prochain (rencontre contre le Portugal, la Suède et la Hongrie), nous devrions les retrouver en Juin 2010 dans le pays cher à Nelson Mandela. Par la même occasion, les « vikings » danois ont largement compromis la qualification de leurs éternels ennemis scandinaves suédois. Ce n’était pas encore le match de la dernière chance pour la Suède mais cela y ressemblait beaucoup. Avec 6 points, 4ème du groupe seulement, la formation menée par le génial Zlatan Ibrahimovic avait l’occasion, à la maison, de se replacer sérieusement dans la course à la qualification. En cas de victoire contre le Danemark, un nouveau succès contre Malte trois jours plus tard aurait même conduit la Suède à la tête du classement. Si le match contre l’équipe maltaise ne fut évidemment qu’une formalité (victoire 4-0), la défaite contre le Danemark risque de laisser des traces et de sempiternels regrets du coté de Stockholm. Les Suédois doivent gagner à Budapest puis ensuite à Copenhague pour espérer décrocher au mieux une deuxième place. Pas simple.
Les Hongrois ont leur destin en main.
Le Portugal demeure la grande déception de ce groupe 1. Finalistes de l’Euro 2004, demi-finalistes de la coupe du monde 2006, comptant en leur rang l’un des meilleurs joueurs de la planète, l’impétueux Cristiano Ronaldo, les Portugais devaient, selon les spécialistes, tout écraser sur leur passage et terminer largement en tête du groupe. Trois matchs nuls et vierges (deux fois contre la Suède, une autre fois, à la maison contre l’Albanie) ainsi qu’une défaite retentissante à Lisbonne contre le Danemark les placèrent d’emblée dans une situation particulièrement délicate : 3ème du groupe avec seulement 6 points et complètement dépassés par les Danois et les Hongrois (7 points de retard). Pour garder l’espoir d’une qualification fort compromise, les lusitaniens se devaient de l’emporter à Tirana face à la rugueuse formation albanaise. Ce fût chose faite, mais dans la douleur (2-1). Après avoir ouvert le score à la 27ème minute, les Portugais virent les Albanais revenir à leur hauteur la minute suivante. Il fallut attendre la 93ème minute pour voir Bruno Alves marquer d’une tête rageuse et donner à l’arraché la victoire aux siens. Le Portugal qui n’avait pas gagné en phase éliminatoire de coupe du monde depuis le 6 septembre 2008 (à Malte 4-0) se replace dans la course à la qualification (9 points). La double confrontation contre la Hongrie ainsi que le déplacement en terre danoise risquent de s’avérer décisifs. Si Alves n’avait pas marqué dans les ultimes instants de la rencontre, la Hongrie, sans jouer, aurait été, avec le Danemark, le grand gagnant à l’issu de ces quelques rencontres internationales. Les magyars ont toujours leur destin en main : ils sont deuxièmes (13 points) et une victoire contre la Suède ainsi que deux matches nuls contre le Portugal pourraient leur permettre de décrocher une place de barragiste. Mais le but à la 93ème minute des Portugais nous prouve que les grandes équipes ne meurent jamais…. Les Hongrois devront cravacher, batailler pour sortir vainqueur des deux combats prévus contre l’ogre lusitanien. Ils confirmeraient ainsi leur retour inattendu sur le devant de la scène mondiale. Cela s’annonce chaud, très chaud au Stadium Ferenc Puskas cet automne…
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