Les images, tristement impressionantes, font déja le tour des journaux télévisés européens. Un réservoir de boue toxique « extrêmement dangereuse » a cédé, lundi après-midi, dans l’usine d’aluminium MAL (Magyar Aluminium) d’Ajka, dans l’ouest de la Hongrie (département de Veszprém). Une vague d’un million de mètres cubes menace plusieurs villages dans trois départements (Moson – Sopron et Vas, en plus de Veszprém).
Trois villages sont déja inondés : Devecser, Kolontar et Somlovasarhely. La coulée y a déja fait 4 morts, dont deux enfants (agés de 1 et de 3 ans), ainsi que plus de 120 blessés, dont 8 sont actuellement dans un état critique. Le gouvernement a déja qualifié la catastrophe comme « le plus grand accident industriel de l’histoire de la Hongrie ».
De l’accident industriel à la catastrophe écologique
«La boue continue de se répandre des réservoirs 9 et 10 de l’usine d’aluminium d’Ajka, menaçant non seulement les habitants, mais aussi la faune et la flore dans une superficie de 40 km2», a déclaré le secrétaire d’Etat du ministère de l’Environnement, Zoltan Illés, dépêché en urgence à Kolontar. Ce dernier a d’ailleurs également mentionné que sept personnes disparues sont encore recherchées. L’état d’alerte dans la zone touchée a déja été déclaré par le ministère de l’Intérieur. Situé à une quarantaine de kilomètres du lac Balaton, ce drame pourrait donc très vite se transformer en catastrophe écologique majeure.
voir le « no comment » de la chaîne Russia Today :
La boue de couleur pourpre a non seulement dévasté la faune et la flore, mais aurait également contaminé la rivière Marcal, menaçant alors les eaux du Danube et de la Raba. Pour éviter un désastre écologique total dans les trois régions, la coulée devra être neutralisée et la boue devra être nettoyée dans les plus brefs délais. Selon l’autorité de protection de l’environnement et de gestion de l’eau en Transdanubie occidentale, le plus haut niveau d’alerte sur la Marcal et le Tornal (ruisseau voisin) sera maintenu au moins jusqu’à demain, mercredi. Selon les experts, le plus dur sera de neutraliser l’effet de l’alcaline contenu dans la boue.
MAL tente de minimiser l’impact sur l’opinion publique
Selon Illés, la catastrophe se chiffrerait à 10 milliards de forints (environ 37 millions d’euros), somme que la compagnie Magyar Aluminium consteste déja, sachant que ses assurances ne couvriraient qu’un maximum de 10 millions de forints seulement. L’Etat hongrois a donc d’ores et déja diligenté une enquête sur l’accident et sur les conditions dans lesquelles l’usine d’aluminium fonctionnait.
Dans un communiqué publié sur son site internet, MAL admet que ce désastre est le plus grand que la technologie Bayer aie jamais connu. Cependant, MAL tient à souligner que les déchets contenus par la boue du fameux réservoir n°10 ne sont pas retenus dans la liste des déchets toxiques dangereux dressée par le catalogue européen (selon le code EWC-010309). Selon la compagnie, ces déchets resteront compacts, stables, et il n’y a aucun risque qu’ils se dissolvent dans l’eau. Si MAL le dit, les villageois hongrois peuvent se sentir soulagés.
Horrible !
Sinon, j’aime bien les Roumains, qui déclarent surveiller le niveau de pollution du Danube la main sur le cœur, alors que, si ma mémoire est bonne, ils ont copieusement pollué la Tisza à l’arsenic il y a quelques année.