Des alpinistes polonais à la conquête de la plus terrible des montagnes

Treize alpinistes polonais veulent écrire une nouvelle page de l’histoire de l’alpinisme mondial. Cette fois en emmenant une cordée au sommet du K2, la « montagne sans pitié », pour une première hivernale.

Photo de Janusz Gołąb, membre de l’expédition au K2.

Mise à jour (samedi 11h) : 4 alpinistes de l’expédition au K2 ont été hélitreuillés ce samedi matin au camp de base pour se porter au secours de deux alpinistes en perdition dans le Nanga Parbat, la française Elisabeth Revol et le polonais Tomek Mackiewicz.

« Adam reste à 6 300 mètres, il attend le groupe Maciek et Marcin qui se dirige vers le Camp 2. Marek redescend au camp de base. Piotrek et Rafał partent demain pour le Camp 1. La rotation continue et la météo est très bonne 🙂 » Les nouvelles communiquées par les hommes de Krzysztof Wielicki sont bonnes en ce jeudi 24 janvier.

Ils sont treize à vouloir réaliser ce que personne n’a réussi auparavant : atteindre le sommet du K2 en hiver, le dernier « 8 000 » qui résiste encore aux tentatives en hivernale. Ses 8 611 mètres officiellement enregistrés en font le deuxième sommet du monde après l’Everest, dans le massif du Karakoram (nord du Pakistan). Mais son ascension est réputée comme l’une des plus difficiles en raison des conditions météo exécrables qui sévissent souvent sur ses pentes ultra-techniques et qui ont coûté la vie à 70 alpinistes. Valant au K2 les surnoms de « montagne Sauvage » et « montagne sans pitié »

L’itinéraire prévu. (Polksi Himalaizm Zimowy).

L’expédition nationale polonaise, financée par des sponsors privés et par le gouvernement, est emmenée par le très expérimenté Krzysztof Wielicki. A 67 ans, il compte parmi les légendes vivantes de l’alpinisme, pour avoir gravi le premier l’Everest en hiver, en 1980, et être le cinquième homme à avoir gravi les 14 sommets de plus de 8 000 mètres. Ses compagnons de cordée ont pour noms Adam Bielecki et Artur Malek qui ont réalisé en duo la première hivernale au Broad Peak (8 051m) et Janusz Gołąb, auteur de la première hivernale au Gasherbrum I (8 080 m).

Il s’agit donc d’une expédition sur-mesure composée d’hommes chevronnés qui se sont fait une spécialité des premières hivernales à plus de 8 000 mètres. Ce n’est pas la première fois que les Polonais tentent de gravir le K2 en hivernale. En 1987, Krzysztof Wielicki et toute une expédition de Polonais, de Canadiens et de Britanniques avaient dû renoncer à 7 300 mètres. En 2002, lui et ses hommes durent renoncer à 7 650 mètres.

C’est ainsi que, cet hiver au K2, les treize hommes vont tenter d’écrire une nouvelle page glorieuse de l’alpinisme polonais. Comme l’ont déjà fait Krzysztof Wielicki, Jerzy Kukuczka ou encore Wanda Rutkiewicz, la pionnière de l’alpinisme féminin. Cette génération dorée qui a marqué l’alpinisme mondial dans les années 70-80.

Les Polonophones peuvent suivre la progression de l’expédition sur son site officiel.

Jerzy Kukuczka et les alpinistes polonais oubliés