Un mois écoulé après la démission d’Antoni Macierewicz du poste de ministre de la Défense nationale, la « démacierewisation » impulsée par le nouveau ministre Mariusz Błaszczak est radicale.
Dans la soirée du 9 janvier, Mariusz Błaszczak, ex-ministre de l’Intérieur, assurait que son action au ministère de la Défense s’inscrirait dans la lignée de son prédécesseur. Mais un mois plus tard, la « purge » des hommes de Macierewicz, responsable d’une crise profonde dans les forces armées polonaises, a débuté brutalement.
Mariusz Błaszczak s’est défait des adjoints de son prédécesseur (Bartosz Kownacki, Dominik Smyrgała et Bartłomiej Grabski), remplacés par des fidèles issus du ministère de l’Intérieur. Tous à l’exception de Tomasz Szatkowski, responsable des contacts du ministère avec des organismes étrangers.
Ces changements de personnel témoignent du conflit de fond qui a existé sous le gouvernement de Beata Szydło, l’exécutif étant partagé entre les fidèles de Jarosław Kaczyński (président du Droit et Justice, PiS) et la faction « torunienne » liée au père rédemptoriste Tadeusz Rydzyk. Le gouvernement de Mateusz Morawiecki ne reconnaît plus cette division, au profit du chef du Droit et Justice.
Récemment, Mariusz Błaszczak, s’est décidé à porter un coup décisif à l’héritage de Macierewicz à la Défense. Mécontent des restructurations opérées dans le Groupe d’Armement Polonais (la société publique d’armement Polska Grupa Zbrojeniowa, PGZ), scindé en plusieurs sociétés, Błaszczak prône aujourd’hui son regroupement. Et continue la purge…
Ces derniers jours, tous les anciens collaborateurs de l’ancien ministre ont dû quitter leurs fonctions au sein de PGZ, dont son président, Błażej Wojnicz. Le Conseil d’Administration a aussi été remplacé et l’ancien secrétaire d’État au Ministère de l’Intérieur, Jakub Skiba, a pris sa présidence.
Macierewicz fait ses adieux
Le ministre déchu, Antoni Macierewicz, s’abstient de commenter les changements opérés par son successeur. Convaincu que la direction du Groupe, sous son ministère, témoignait « d’une grande efficacité », il a remercié ses collaborateurs : « Vous étiez excellents », dit-il, « Je vous remercie pour votre travail en faveur de la Pologne et pour votre action efficace de modernisation de l’armée polonaise ».
Ces « purges », comme les qualifie la presse polonaise, laissent espérer que le plus grand consortium d’armement polonais, responsable des appels d’offres de l’armée, sera désormais mieux géré.
Photo : Radek Pietruszka / PAP.