Pal Sarkozy était en visite, ce week-end, en Hongrie dans le petit village d’Alattyán. Le père du Président de la République française Nicolas Sarkozy, souhaitait un retour aux sources, où sa famille possédait, « dans le temps », une grande propriété. Au même moment, l’affaire de son petit-fils Jean, pressenti pour diriger l’Epad, provoque un tollé en France.
Pal Sarkozy de Nagy-Bocsa, 81 ans, d’une élégance toujours aussi manifeste, s’est également rendu à Szolnok, au sud-est de Budapest, où son père avait été premier adjoint au maire. Il s’est dit ravi de revenir en Hongrie, où « la moitié de son cœur a toujours été ». Il y a quelques mois, dans une interview accordée à Omega TV, Pal avait émis le souhait de voir s’installer, en France, une « dynastie Sarkozy ». Il ne croyait pas si bien dire. Avec la récente et retentissante candidature de son petit-fils Jean, 23 ans, à la tête de l’Epad (Etablissement pour l’aménagement de la région de la Défense), ses désirs pourraient se réaliser plus vite que prévu.
Pal Sarkozy et ses prémonitions dynastiques
Il n’existe pas encore une « dynastie Sarkozy » en France, mais cela semble en prendre le bon chemin. Le fils de Nicolas, accrédité simplement d’un Baccalauréat et actuellement en deuxième année de droit à l’université Paris 1, est déjà connu pour être le conseiller général le plus jeune de France, dans les Hauts-de-Seine (92), département qui plus est, le plus riche de l’Hexagone. Ces derniers jours, l’annonce de sa nomination à la tête du plus gros quartier financier d’Europe a pris une tournure scandaleuse, et ce, un peu partout. L’opposition au gouvernement et l’ensemble des médias français se sont offusqués de ce qui ressemble à la mainmise de la famille Sarkozy sur le pouvoir en France.
Comme impuissants face à la tournure des événements, les proches de Nicolas Sarkozy, interrogés à ce sujet, se sont embarqués dans d’incroyables cafouillages verbaux pour tenter de justifier l’influence, supposée évidente, du Président de la République sur la décision prochaine du Conseil Général du 92. C’est le cas, par exemple, de Patrick Devedjan, à qui Jean Sarkozy succède à la tête de l’Epad. L’actuel président du Conseil Général en question s’est « amusé » à citer le Cid de Corneille pour légitimer la nomination du jeune marié des amphis de la Sorbonne : « Aux âmes bien nées, la valeur n’attend pas le nombre des années ».
De l’acharnement médiatique aux explications vaseuses
L’affaire a rapidement pris une tournure médiatique mondiale. Les presses internationales, chinoises et italiennes en tête, se sont soudainement déchaînées sur la France et sur le « népotisme » de son Président. Pour décrire la République Française, les mots «dynastie», «république monarchiste» ou encore « droit du sang », fleurissent dans toutes les langues et éditoriaux du monde entier.
Les forums les plus fréquentés des réseaux sociaux d’Internet s’en sont également donnés à cœur joie : aux éternels quolibets assaillants, depuis quelques années, le fils cadet de Nicolas Sarkozy, nous sommes passés, ses derniers jours, aux insultes et à la souillure à son encontre. Pour se défendre, Jean Sarkozy de Nagy-Bocsa affirme dans le Parisien d’hier qu’il « trace sa route » seul, et rappelle qu’il a tout de même été élu à deux reprises, une fois comme conseiller général par suffrage universel dans le canton de Neuilly-sur-Seine sud, l’autre fois par ses pairs en tant que dirigeant du groupe UMP du Conseil du 92. Il clame aussi dans Metro d’aujourd’hui qu’il ne s’agit en aucun cas d’une nomination mais d’une triple élection passant par son parti, par les grands électeurs du département, puis par l’administration de L’Epad. Une légitimité démocratique parfaite, en somme, qui n’aurait rien à voir avec la carrière politique de « papa » dans les mêmes quartiers.
Pal Sarkozy a donc bien choisi son moment pour venir « se ressourcer » dans le pays de ses aïeux. Durant son séjour qui se termine aujourd’hui, il est pourtant apparu détendu et reposé, bien loin de l’incroyable scandale dans lequel sa famille s’est retrouvée plongée ces jours-ci. Pal Sarkozy doit avoir l’esprit en paix et peut-être fier de sa lignée. Le Président, bien élevé, souhaite apparemment exaucer, au mieux et au plus vite, les vœux les plus chers de son paternel. Les Sarkozy arriveront-ils à leur fin et créeront-ils une dynastie en France ? Seul l’avenir nous le dira. Cette année sera, de toute façon, décisive pour Jean, « le petit prodige de la famille ». Aux yeux de tous, il aura à prouver, à la tête de l’Epad, toute la légitimité de sa nomination à un poste aussi important. S’il y arrive, il sortira grandi d’une telle expérience, au cours de laquelle sa précocité a priori prévaudrait sur son manque d’expérience et de diplômes. Au contraire, en cas d’échec, le jeune Sarkozy verrait l’avenir de sa carrière politique s’assombrir lourdement. A moins que son père ne lui donne un nouveau « coup de main »… Cette année, Jean Sarkozy devra, au passage et s’il le veut bien, valider les examens de sa deuxième année de droit. Défaillant en 2008-2009, ce sera sa seconde tentative.
Entre le Cid et une République Bananiére, franchement j’hésite