« Orbán et Netanyahou construisent ensemble les murs de la haine ». Ce message mis en image par Amnesty International accompagne un communiqué de presse publié aujourd’hui par les sections hongroise et israélienne d’Amnesty International alors que le Premier ministre de l’État hébreux vient d’entamer son séjour de trois jours à Budapest.
« Alors que Benyamin Netanyahou et Viktor Orbán, Premiers ministres respectifs d’Israël et de Hongrie, renforcent leur alliance, les sections hongroise et israélienne d’Amnesty International surveillent avec beaucoup d’inquiétude la dégradation des conditions de travail des organisations et militants des Droits des l’Homme dans les deux pays.
Les dirigeants des deux pays entretiennent une détestation commune des droits humains et des valeurs universalistes, tentent de saper le rôle des défenseurs et militants des droits au sein de la société, et mènent à leur encontre des campagnes de stigmatisation. Dans les deux pays, des dispositions juridiques ont été décidées et, selon nos informations, sont prêtes à être adoptées, lesquelles devraient considérablement restreindre le travail des ONG qui se battent en faveur des valeurs démocratiques, des droits de l’Homme et de la transparence.
Bien que nous considérons que la procédure d’infraction engagée par la Commission européenne soit encourageant, force est de constater que les discours publics sont de plus en plus toxiques en Hongrie et en Israël. Cette dégradation est en grande partie imputable à la campagne de stigmatisation et de falsification de la vérité engagée par les gouvernements hongrois et israélien contre les organisations de défense des droits, parmi lesquelles Amnesty International.
« Nous avons peur que demain, lors de la rencontre entre les Premiers ministres Netanyahou et Orbán, soient non seulement évoqués leurs projets à l’encontre des droits de l’Homme, mais également leur mise en application. Selon les informations, Viktor Orbán aurait négocié l’achat de barrières de séparation auprès du gouvernement israélien, ce qui compliquera davantage l’entrée sur le territoire hongrois de personnes éligibles à la protection internationale. Israël a une solide expérience en matière de construction de clôtures et d’érection de murs autour des territoires occupés. Tous les défenseurs des droits doivent surveiller avec la même inquiétude la rencontre entre Netanyahou et Orbán », – a déclaré Molly Maleka, la directrice du programme israélien d’Amnesty International.
« Nous appelons les deux Premiers ministres à changer fondamentalement leur attitude en ce qui concerne les droits de l’Homme. Nous demandons à ce que soit immédiatement mis fin aux attaques populistes contre les valeurs et droits fondamentaux et que les deux dirigeant se tournent de nouveau vers une politique qui respecte et protège les droits de tous, quelles que soient ses orientations politiques, et ce même si la personne est en position d’énoncer des vérités qui dérangent concernant la politique illégale menée par le gouvernement » – a conclu de son côté Júlia Iván, directrice d’Amnesty Hongrie. »
Amnesty International Hongrie et Israël