Les 14 et 15 juin 1990, une foule d’ouvriers, coiffés de casques et armés de bâtons se répand massivement dans les rues de Bucarest, la capitale roumaine. Les mineurs assaillent des manifestants, jeunes le plus souvent, et les frappent, brutalement, au hasard. Certains d’entre-eux sont emmenés de force dans des automobiles ou des bus vers une destination inconnue ; le tout avec l’appui des forces de police et de l’armée présentes à leurs côtés. C’est là le triste et violent spectacle auquel les Bucarestois ont assisté au cours de ces deux journées de printemps ; le premier de l’ère post-Ceaușescu.
Fermement décidé à briser l’opposition en cours de structuration dans la capitale roumaine, le nouveau pouvoir né de la révolution de décembre 1989 fait en effet le choix d’employer la force et s’adjoint à cette fin le concours des mineurs de la vallée du Jiu, une région du Sud-Ouest du pays. Cette « minériade », le plus brutal et le plus sanglant des trois épisodes de violences de ce type qui ont secoué la Roumanie . . .
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