Les retards dans les travaux publics à Budapest relèvent de la tradition, nous le savions déja avec le pont Szabadság et la quatrième ligne de métro qui n’en finit pas de se construire, pour ne citer que les exemples les plus récents. C’est maintenant au tour du pont Margit, trait d’union nord entre Buda et Pest au niveau du Nagy körut, d’accuser un retard conséquent sur les prévisions de sa rénovation. La réouverture du pont aux automobilistes, initialement prévue pour le mois d’août cette année, n’aura finalement pas lieu avant fin octobre… au plus tôt.
Les travaux sur « Margit » devaient commencer en mai dernier ; ils ont finalement commencé fin août, car Strabag-Hidépito n’avait soit-disant pas prévu la longue procédure d’obtention du permis. L’accord initial signé entre la ville de Budapest et le consortium de construction prévoyait, à partir de mai, un an à passer sur le pont. Même un Aveyronnais, expatrié à Budapest, qui a vu la naissance du viaduc de Millau, aurait trouvé cela très optimiste. Mais le plus « drôle » reste à venir…
En novembre, Miklós Német, directeur du consortium, anticipait son propre retard, dans un délai de 4 mois alors qu’il n’en avait perdu que 3 dans les débuts administratifs de la rénovation. Et c’était sans compter le froid qui caractérise habituellement l’hiver! Les « experts » des ponts et chaussées hongrois n’avaient aussi pas prévu ce dernier, qui a bloqué les travaux pour plusieurs semaines. Ceux-ci n’ont pu reprendre qu’il y a une semaine, et personne n’est aujourd’hui en mesure de donner une échéance crédible.
Le Conseil de Budapest et les constructeurs sont en négociations cette semaine, mais l’Hôtel de ville n’est disposé à accepter qu’un délai de deux mois supplémentaires à l’accord initial, c’est à dire pour cet été. En étant réalistes, nous pourrions avancer que les voitures circuleront à nouveau sur Margit à partir de fin octobre. La rénovation totale, elle, ne sera certainement pas terminée avant le printemps 2011… Autant prévoir large!
Német, lui, espère que les travaux vont connaître une vive accélération dès mai prochain : l’utilisation, côté sud, des mêmes techniques qui auront été rodées côté nord, devrait permettre un espoir dans ce sens… à condition qu’il ne fasse pas trop chaud cet été. Mais ces espoirs ne sauvent pas pour autant la Hongrie de sa réputation en termes de construction. C’est à se demander, enfin, si Benoît Poelvoorde, dans C’est arrivé près de chez vous, n’avait pas un peu raison sans le vouloir, lorsqu’il spécula avec humour sur la mauvaise qualité du ciment hongrois répondant à « la loi de l’éternel provisoire ».
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