Manifestation de dizaines de milliers d’opposants à Viktor Orbán

Szabad Sajto utca, Budapest, 23 octobre 2011 crédit photo : Egymillióan a magyar sajtószabadságért

A Budapest hier après-midi, ils étaient plus de 20 000 selon l’AFP (beaucoup plus selon la presse hongroise) à avoir profité de la fête nationale pour manifester contre le gouvernement de Viktor Orbán. Parmi les nombreuses commémorations du 55ème anniversaire de la révolution de 1956 dans toute la capitale, on retiendra surtout ce gigantesque rassemblement anti-gouvernemental.

Malgré le crachin au pied du pont Erzsébet (photo) l’appel à manifester du collectif  « Un million pour la liberté de la presse » lancé sur Facebook et intitulé « Je n’aime pas ce régime » (Nem Tetszik a Rendszer !) a de nouveau connu un large succès. C’était le second rassemblement du genre après celui du 15 mars dernier à l’occasion de l’autre fête nationale de Hongrie, qui commémore la révolution de 1848.

La fête nationale, l’occasion d’une grande manif’

Le choix des fêtes nationales n’est évidemment pas anodin pour s’opposer massivement à Orbán, dans ce pays où l’union pour une cause est si difficile à obtenir. Ici, comme lorsque Ferenc Gyurcsány gouvernait, c’est encore l’union contre un homme et son gouvernement qui fédère le plus.

Des orateurs, dont certains membres de partis d’opposition tels que le MSzP et le LMP, se sont succédés à la tribune toute l’après-midi pour dénoncer les innombrables actes « anti-démocratiques » du gouvernement hongrois. Parmi les représentants d’ONG pour les droits et libertés civils, Balázs Denes, directeur de TASZ, a décrit l’éxécutif actuel comme un gouvernement « qui promulgue une idiotie après l’autre ».

Au même moment, Viktor Orbán, le Premier ministre qui faisait l’objet de cette manifestation, s’était rendu au Conseil européen à Bruxelles. En son absence, son parti, la Fidesz, a décidé au dernier moment de ne pas tenir son traditionnel meeting au carrefour d’Astoria, situé à quelques centaines de mètres de là. Une bonne chose en quelque sorte, puisque de cette manière, il n’y avait aucun risque d’affrontement entre manifestants.

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16 Comments
  1. Cet article ne reflète pas l’opinion de tous les hongrois, bien heureusement d’ailleurs. Pour la majorité des hongrois ce régime est le bienvenus. Personnellement, je pense même qu’il était nécessaire. Nous devrions attendre la fin du mandat de Viktor Orbán avant de pouvoir emmètre une opinion ou un constat sur celui-ci. Il ne pourra surement pas faire moi bien que son prédécesseur…

  2. S’il y avait des élections la semaine prochaine, est ce qu’Orban gagnerait?
    Attendre la fin du mandat? Pourquoi pas, mais à ce rythme, la Hongrie aura surement fait faillite avant. Il n’y a qu’à voire le taux de change EUR / HUF, on revient à l’époque où la Hongrie a obtenu une aide de l’UE et du FMI ; la dette de ce premier prêt n’ayant pas été effacée pour autant. Et vu de quelle manière Orban fut reconnaissant envers ces prêteurs, je ne suis pas certain qu’il y aura beaucoup de monde pour venir en aide de la Hongrie une prochaine fois.

  3. Orbán est monté au pouvoir lorsqu’a l’époque la Hongrie se trouvait déja dans un moment chaotique finnacièrement, (l’héritgea du MSZP de Gyurcsány qui gérait deja mal le pays et trompe son peuple). Au contraire Orbán fait naître un sentiment d’unité au peuple au hongrois de part sa politique conservatrice, il a compris que c’était la priorité. il n’y a pas d’ économie forte sans solidarité entre concitoyens; ce que déjà Kossuth avait compris 150 ans plus tôt. Il est le seul chef d’état hongrois à se préocupper des difficultés quotidiennes des hongrois vivant endehors des frontières limitrophes, pour celà, il recois tout mon soutient. biensûre ce n’est que mon point de vue personnel mais qui est fort partagé par de nombreux compatriotes avec lesquels j’ai pu en débattre.

  4. Zoltan,

    Orban a déjà franchi les limites qui séparent une démocratie authentique d’un régime autoritaire, à commencer par la modification de la Constitution qui n’était pas prévue dans son programme législatif.

    La guerre des mémoires et des symboles, les attaques judiciaires et policières contre les opposants, l’épuration grossière des médias ne rassemblent pas le peuple hongrois mais le divisent comme il ne l’a jamais été.

    Orban trahit la patrie en voulant la servir.

  5. Franti73 : parce que le camarade Gyurcsany n’a pas fait usage « d’attaques policières » contre ses opposants à l’automne 2006?

    Même si ça ne présage rien sur 2014, s’il y avait des élections dimanche prochain, le Fidesz gagnerait encore avec une majorité confortable (il n’aurait peut-être pas les 2/3 du Parlement, mais probablement la majorité absolue malgré tout)

  6. « Orbán fait naître un sentiment d’unité au peuple au hongrois de part sa politique conservatrice, il a compris que c’était la priorité » et « ce que déjà Kossuth avait compris 150 ans plus tôt »…
    Zoltán, si ton vieux discours est celui que tiennent la majorité des Hongrois, si la priorité c’est le sentiment de je ne sais quelle belle parole, alors c’est une certitude que la Hongrie sera en faillite d’ici peu!

  7. Personnellement le peu de jeunes hongrois avec un bagage intéressant que je connaissais se sont tous barrés depuis Orban dans d’autres pays d’Europe (UK, Allemagne), et fissa… (ce qui en fait 3,4). Exploitation au travail, taxes incomprehensible versus salaires de misere, aucune culture de l’entrepreneunariat; y’a pas photo. La Hongrie est un pays de vieux meme pas capable de garder ses jeunes au bercail et deviendra bientot seulement un pays de vieux (et de riches expatriés, autres acteurs porno et mafieux en tout genre). C’est bien dommage.

  8. La trentaine tous les deux, mariés et parents d’un gentil petit garçon, ils ont toute la vie devant eux. Elle est diplômée enseignante et parle quatre langues dont le russe, lui à réussi des études supérieures dans le créneau porteur qu’est l’environnement, il parle un allemand impeccable et se débrouille très bien en anglais.
    Tout irait bien dans le meilleur des mondes mais pas en Hongrie.
    Pour continué à vivre normalement sans plus à chaque fois dépendre de leurs parents, ils ont fait le grand saut et sont partis vivre et travailler en Autriche.
    Elle est employée à la réception dans un hôtel et lui vigie de nuit. Quel gâchis !
    Ils espèrent tous les deux revenir à leur métier mais cette fois dans leur pays d’accueil.
    Certes ils pourront continuer à voter magyar mais je ne pense pas qu’ils en aient encore envie.
    Zs.

  9. Hello,
    C est sur que le Forint se casse bien la geule la!

    Perso ma paye est en EUR donc ca m arrange, mais je dois penser a mes amis et voisins qui vivent en Florint… pas fameux pour eux,

    Goulash a raison, .. cette mentalitee est retrograde.. c est le meme probleme de la fuite des cerveaux dans les autres pays EX URSS … c est du gachis, mais le grand capital s en fout,

    @ Zoltan – se préocupper des difficultés quotidiennes des hongrois vivant endehors des frontières limitrophes – Qu entends tu par la? je ne pense pas avoir eu echo que des hongrois se plaignent de quoi que ce soit, ceux que je connais en Slovaquie ne veulent pas de rattachement a la hongrie car sont considere comme citoyens de seconde zone par les natifs .. et en comparaison l economie slovaque est bien plus prospere…
    Concernant ceux de transilvanie… bcp de tsiganes donc je ne sais pas si l offre de la nationalitee Hongroise a ete un si grand plus… c est comme si la serbie donnait des passeports serbe a des kosovars …

  10. encageviktor : peux-tu m’expliquer stp quelles sont les rapports avec ce que j’ai dis et ceux avec « la Hongrie tomberai en faillite »? Ne serait-ce pas ton opinion anti-Orbán qui te ferais réagir?

    Goulash és Zsák : Mes chères compatriotes, l’immigration hongroise vers l’étranger du fait de la faiblesse économique du pays n’est pas un fait nouveaux : depuis 1920, en 1956 départs des réfugiés politique, et depuis ce temps là chaque décennie a connus son flots d’immigrants hongrois, tout celà pour dire que ce n’est pas depuis hier que la Hongrie va mal.

    Roman Defrance : Alors, je pense que nous n’ayons pas les mêmes informations. En Slovaquie, les hongrois non plus le droit de s’exprimer dans leurs langues maternelles dans les administrations. De plus çà se passe en Europe, vraiment, je ne sais pas qui t’as dis que les natifs hongrois les considéraient comme des citoyens de seconde zone??? En Hongrie c’est une préoccupation manifeste! prends mon exemple, Je suis hongrois et cette loi adopté par les slovaques ma profondément heurté! En Transylvanie,Peut-être qu’il y’ a eu des cigány qui ont bénéficié de la double nationalité offerte par la Hongrie, mais au fond de toi-meme tu sais que c’est détourner le sujet, puisque la grande majorité des gens qui en ont profité étaient ethniquement d’origine hongroise. Nul besoin de t’informer d’avantage je présume sur la grande majorité du peuple székely qui revendique son autonomie depuis pas mal de temps… et maintenant dis moi, Quel chef d’état hongrois en évoqué le sujet avant Orbán???

  11. Le Premier ministre Viktor Orban, élu en avril 2010, exploite ces frustrations aiguisées par la crise économique (- 5 % de croissance l’an dernier). D’autant que son parti, le Fidesz, avec 56 % des voix, contrôle 66 % des sièges au parlement. La politique populiste qu’il mène depuis diabolise l’opposition, bride les médias et stigmatise les Tsiganes ».

    Ce commentaire est porté au crédit du nouvel ambassadeur français en poste à Budapest .
    Si ces propos émanent vraiment de Monsieur Roudaut, il est bien culotté le breton.

    http://www.letelegramme.com/ig/generales/regions/bretagne/diplomatie-un-breton-a-budapest-23-10-2011-1474769.php?utm_source=rss_telegramme&utm_medium=rss&utm_campaign=rss&xtor=RSS-22

    Zs.

  12. Il ne fallait pas être devin pour savoir qu’après s’être attaqué au lobby bancaire, après avoir refusé les injonctions du FMI, l’empire ferait tout ce qui est en son pouvoir pour diaboliser Orban. Et les merdias aux ordres de relayer la propagande.

  13. Ben oui, François, faites-vous votre petit film dans votre tête au pays des bisounours: Orban le gentil Robin des Bois européen… Le protecteur des pauvres et des faibles…

    Petit (gros) problème: derrière le gentil Docteur Viktor, il y a le beaucoup moins sympathique Mister Orban.

    Les pauvres et les faibles, il les met dans des camps de travail ou en prison…

    Oh ben zut alors ! Encore raté.

  14. Zoltan, ce que tu as dit c’est « Orbán fait naître un sentiment d’unité au peuple au hongrois de part sa politique conservatrice, il a compris que c’était la priorité » . Moi je penserais que la priorité serait entre autres d’assurer un bon taux de change du HUF, car si la monnaie nationale s’effondre alors c’est l’économie nationale qui s’effondre. (Pour rappel : 1EUR=295HUF le jour de mon précédent commentaire, et déjà 302HUF aujourd’hui)

    De plus une politique conservatrice telle que celle d’Orban est contraire aux investissements extérieurs. Aujourd’hui aucun pays (même les USA ou la Chine) ne peut se passer de ces investissements étrangers et la Hongrie fait partie des pays qui en ont bien besoin.

    Mais puisque selon ton expérience, pour la majorité des Hongrois la priorité serait « le sentiment d’unité » et autres formes de patriotismes imaginaires au lieu d’être la stabilité économique ; alors que le marchant de sable Orban continue son œuvre, mais le rêve va vite devenir un cauchemar. Aiie le réveil brutal!

  15. @encagevictor,

    Vous avez raison à 100% mais ils s’en foutent : ce sont des idéologues. Peu importe le réel. Et plus cela ira mal, plus ils chercheront des boucs-émissaires. Cela a déjà commencé d’ailleurs (roms, pauvres, étrangers, intellectuels, etc. etc.)

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