Le président de la République Emmanuel Macron a indiqué vendredi qu’il « désapprouve en tous points » les positions pro-Orbán de l’ambassadeur de France en Hongrie, exprimées dans une note confidentielle obtenue par Mediapart.
Mediapart a révélé vendredi le contenu d’une note diplomatique, rédigée le 18 juin par Éric Fournier, l’ambassadeur de France à Budapest, dans laquelle le diplomate vante la politique de Viktor Orbán et dénonce la « magyarophobie » de la part de journalistes étrangers.
« Je désapprouve ces conclusions en tous points. Elles ne correspondent absolument en rien à la position française », a réagi le même jour le président français, lors de la conférence de presse qui a suivi le Conseil européen.
Emmanuel Macron ne compte pas cependant prendre de sanction contre le diplomate étant donné que ses prises de positions ont été faites dans le cadre d’une note confidentielle : « Cette parole est l’expression d’une conviction personnelle dans le cadre d’une note confidentielle. Il ne s’agit pas de l’expression de la position officielle française. Cet ambassadeur aurait-il tenu publiquement de tels propos, il aurait été révoqué sur le champ. Si la preuve m’est donnée qu'[une] telle [position] a été tenue publiquement, cet ambassadeur sera révoqué ».
Vendredi matin, Mediapart a publié des très courts extraits d’une note envoyée le 18 juin par l’ambassadeur de France à Budapest. Il y fustige le rôle de la presse internationale qui aurait selon lui développé un sentiment de « magyarophobie » ; dénonce les accusations de « populisme » dont fait souvent l’objet le gouvernement hongrois ; et surtout il considère qu’en matière de politique migratoire la Hongrie fait figure de « modèle, ayant su anticiper les problèmes posés par les mouvements migratoires illégaux ».
L’un des deux courts extraits publiés par Mediapart intitulé « Le mythe du populisme » se révèle par ailleurs très imprécis. Éric Fournier écrit ainsi : « Les observateurs de la presse crient au scandale lorsqu’une société toute entière (du moins les 2/3 de 70% d’électeurs venus aux urnes le 8 avril) porte ou plutôt confirme au pouvoir une équipe dont le message politique pourrait se résumer au modeste couplet « Soyons nous-mêmes » ».
En fait, ce ne sont pas deux-tiers des électeurs qui ont voté pour Viktor Orbán, mais la moitié, lui conférant les deux-tiers des députés à l’assemblée à la faveur d’un système électoral qu’il s’est taillé sur mesure.
Éric Fournier doit quitter ses fonctions au cours de l’été, selon le cycle normal, ayant été en poste en Hongrie depuis le mois de septembre 2015.