Le chef d’orchestre György Vashegyi est sans aucun doute un personnage de premier plan dans le renouveau de la musique ancienne en Hongrie. Né en 1970, Vashegyi a terminé ses études de chef d’orchestre en 1993 à l’Académie de Musique Ferenc Liszt sous la direction de Ervin Lukács. Très influencé par deux géants de la musique ancienne, John Eliot Gardiner et Helmuth Riling, il se tourne rapidement vers l’interprétation des grands compositeurs classiques comme les membres de la famille Bach, Buxtehude, Monteverdi, Rameau, Telemann, Haydn ou Händel. En 1990 il fonde le chœur Purcell et ensemble ils montent Dido et Aeneas. Un an après, Vashegyi fonde l’orchestre Orfeo grâce auquel on peut écouter sur CD entre autres toutes les symphonies de Haydn. Les deux ensembles jouent et enregistrent un certain nombre d’œuvres importantes avec des instruments d’époque, par exemple le Requiem et le Cosí fan tutte de Mozart, le Requiem allemand de Brahms ou la Passion selon Saint Matthieu de J.S. Bach.
- Mardi le 26 mars au Müpa
- Orchestre Orfeo, Chœur Purcell
- Handel : Le Messie
- Direction : György Vashegyi
- Solistes : Julia Bauer, Viktória Vizin, Jeffrey Thompson, Peter Harvey
Pour Vashegyi, la musique ancienne a survécu a toutes les époques et constitue un élément central de la musique dite classique. „Normalement” les spécialistes considèrent comme musique ancienne des pièces composées jusqu’à la mort de Bach mais le chef confirme que le vrai renouveau de la musique classique commence par les œuvres de Beethoven, inspirées par la Révolution française. Professeur au Département de la Musique Ancienne de l’Académie de Musique Ferenc Liszt, Vashegyi est un des pionniers de la présentation des opéras baroques comme par exemple l’Idomeneo de Mozart.
Le financement des ensembles de musique ancienne pose un problème majeur étant donné qu’aucun gouvernement n’était prêt à octroyer des subventions régulières annuelles ni à l’orchestre Orfeo ni au chœur Purcell.
„Je choisis les musiciens d’une liste de 40 à 60 personnes dépendant du projet en cours. Tous les musiciens y compris moi-même doit gagnons de l’argent ailleurs aussi. Par exemple nous avons 5 concerts par saison au Müpa, où je travaille gratuitement en essayant de trouver les 20 millions forints nécessaires par les sources diverses. En 1998 j’ai présenté un projet sur la fondation d’un Centre de la Musique Ancienne mais personne n’a voulu accueillir cette idée. Tous les deux ans j’essaie de convaincre les décideurs de l’importance de ce projet – pour l’instant sans succès. Mais je suis persuadé que ce projet est condamné au succès – et le jour viendra quand des responsables l’accepteront” – affirme ses convictions profondes György Vashegyi.
Par Mihály Rózsa