Népszabadsag rapportait hier qu’à une trentaine de mètres du domicile du maire de Szentendre, on peut trouver des inscriptions de type graffitis à caractère antisémite, mettant en scène des rabbins colonisateurs de la Hongrie, armés jusqu’aux dents. Autour des dessins est écrit : « Pour les juifs, les armes c’est l’argent, alors ne leur donnez pas d’armes« , « Voulez-vous ces types-là au Parlement? » « Tu peux t’occuper de ta mère mais n’occupe pas mon pays! »
Bien que ces dégradations dignes des années 30 en Allemagne apparaissent juste après l’assassinat d’un Syrien en Hongrie dans d’obscures circonstances, il serait très précipité de faire un quelconque rapport de cause à effet entre les deux événements. Ce qui est en revanche effectivement malsain dans cette affaire, c’est le mobile de ces inscriptions, dans une commune où Jobbik est déja réputé pour son antisémitisme affiché (une série de caricatures anti-juives est consultable en vitrine de la permanence du parti nationaliste radical de Szentendre, à 50 mètres de chez le maire).
La question est donc de savoir si cette surenchère du côté de chez Monsieur le Maire est une nouvelle provocation de la part du parti, ou si au contraire, elle est destinée à porter le discrédit sur lui. Plus généralement, on peut mesurer la garvité des dérapages antisémites, antiRoms, et (pourquoi pas?) magyarophobes recensés dans les pays voisins, sur le site neo-nazi www.kuruc.info, bien plus consulté en Hongrie que les pochoirs de Szentendre.
Ces jours-ci j’ai pu moi aussi apercevoir dans Bp la petite flatulence autocollante « Tu peux t’occuper de ta mère mais n’occupe pas mon pays! ». J’y ajouterai deux précisions:
– En plus de « Ta mere », c’était « Kurvaanyád ».
– La politesse était adressée á Shimon Peres, travailliste, réputé « colombe » parmi les dirigeants israéliens.
Ce second point est important car je n’ai jamais (jamais) entendu ou lu quelqu’un de la droite (« radicale » ou pas) hongroise dénoncer nommément la funeste droite israélienne…