En marge des commémorations de l’Holocauste aujourd’hui, il y a les moyens réels que les pays concernés veulent bien se donner pour punir leurs responsables. A ce niveau-là, il faut bien dire que la Hongrie est loin d’exceller, puisqu’elle abrite encore à notre connaissance, et ce en toute quiétude à Budapest, Sandor Képiro (photo), le nazi n°1 recherché par les services Israéliens.
Publié au début du mois, le rapport du Centre Simon Wiesenthal classe encore la Hongrie parmi les pays qui entravent le plus le fonctionnement de la justice. Avec l’Australie notamment, qui a remis le nazi hongrois Charles Zentai en liberté en décembre dernier, la Hongrie est devenue tristement célèbre pour laisser traîner l’affaire Képiro en attendant la mort naturelle de l’accusé. Pourtant, condamné plusieurs fois pour les mêmes faits dans l’Histoire, il est avéré que ce dernier avait notamment organisé la « razzia de Novi Sad » alors qu’il était gendarme hongrois en Serbie. Bilan : 1200 morts jetés dans le Danube gelé il y a tout juste 69 ans, à la fin du mois de janvier 1942.
L’Allemagne, élève modèle du repentir nazi
Pour la première fois de l’histoire du Centre Simon Wiesenthal, l’Allemagne est classée première parmi les traqueurs de nazis. Selon les auteurs du rapport, l’Allemagne a opéré un « changement significatif de sa politique concernant les poursuites devenue plus active depuis deux ans« , alors que le nombre de criminels recherchés s’amenuise très vite du fait de leur grand âge.
Cette démarche a permis deux condamnations et trois inculpations entre avril 2009 et avril 2010, puis le lancement de nouvelles enquêtes contre plus d’une centaine suspects. Le rapport considère que ce fait « revêt potentiellement une énorme signification et devrait accroître de façon substantielle le nombre de criminels de guerre nazis » qui pourraient être poursuivis.
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Ah oui j’avais oublié, le Parlement Européen a engueulé la Pologne quand elle a voulu faire remplir un formulaire aux gens pour les interroger sur leur implication dans l’ancien régime, et la cour européenne des droits de l’homme (?) a déclaré que le port des symboles communistes (étoile rouge) en Hongrie n’est pas répréhensible.