Souhaitant résumer l’essentiel vers la fin de sa carrière, Peter Brook a choisi de mettre en scène sa version de la Flûte enchantée de Mozart et de Schikaneder. Présenté en 2010 au Théâtre des Bouffes du Nord à Paris puis tourné dans de nombreux pays dans le monde, le spectacle offre une vision nue de l’œuvre – dans tous les sens du terme. 90 minutes sans interruption avec un nombre limité de chanteurs et d’acteurs accompagnés d’un piano sur une scène pratiquement vide – telle est la forme par laquelle le grand metteur en scène britannique a souhaité faire découvrir les messages les plus importants des auteurs. Brook –avec la collaboration du compositeur Franck Krawczyk et la scénariste Marie-Hélène Estienne- est allé droit au cœur de la pièce en la réduisant à l’essentiel mais en même temps en y ajoutant quelques notes d’autres œuvres de Mozart. Cette simplicité pour de pas dire nudité théâtrale permet aux acteurs de créer un lien direct avec le public. Pour Brook, la liberté de transformer une pièce à sa guise pour créer ce lien exclusif avec les spectateurs constitue la base de son théâtre.
- Une Flûte enchantée
- Művészetek Palotája, le 29 et le 30 mars à 19h
- Direction: Peter Brook
„Avec Franck Krawczyk nous essayons de suivre Mozart qui pensait que la profondeur veut aussi dire légèrété: il n’a pas hésité à réécrire et changer certaines parties de ses compositions. Et de cette flexibilité naissait la clarté et la profondeur de la pièce. Depuis 30 ans, j’ai vu un grand nombre de spectacles de la Flûte mais les créateurs ont le plus souvent mis l’accent sur l’aspect visuel de l’œuvre. Moi, j’aimerais créer pour mes jeunes chanteurs, des conditions qui leur permettent de sentir et jouer leur caractères naturellement, sans les effets spéciaux scéniques. D’où la scène vide. Nous partons de la musique et nous nous demandons comment elle peut être présentée au public sans la lourdeur et la solennité des opéras tout en soulignant le coté ludique. Nous pensons que Mozart aimerait la façon comme nous avons monté cette Flûte…” – disait dans une interview Peter Brook.
Par Mihály Rózsa