Alors que la loi criminalisant les sans-abri vient d'entrer en vigueur en Hongrie, le sociologue hongrois Balázs Krémer (Université de Debrecen) revient sur l'évolution du métier de travailleur social ces dernières années. Selon lui, la dimension sécuritaire a désormais pris le pas sur l'aide aux plus vulnérables. Entretien.
En Hongrie, ça ne vaut pas vraiment le coût d'être travailleur social, parce que les salaires sont bas mais aussi à cause des conditions de travail. Beaucoup partent d'ailleurs à l'étranger. A l'université de Debrecen, vous enseignez à des personnes qui veulent pourtant exercer dans le secteur social. Ça intéresse qui encore de nos jours ce genre de métier ?
Beaucoup suivent le modèle familial, pour d'autres c'est une manière de régler leurs propres problèmes. Je pense ici aux personnes qui ont directement vécu la pauvreté ou qui ont côtoyé des alcooliques dans leur famille ; du coup c'est ce genre de vécu personnel qui les motive. C'est particulièrement vrai à la campagne . . .
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