Les funérailles du chanteur hongrois Tamas Cseh ont eu lieu jeudi dernier au cimetière Farkasrét, petit « Père Lachaise hongrois », situé sur les hauteurs de Buda. Décédé le 7 août dernier, l’idole a eu droit à un dernier hommage, rendu par plusieurs milliers de fans.
Beaucoup de célébrités intellectuelles locales – chanteurs, écrivains, acteurs, réalisateurs – ont également accompagné « le touche à tout » hongrois, l’un des plus fameux représentant de la culture magyare. Son ami, le parolier Géza Bereményi délivra un discours poignant lors de la cérémonie catholique.
Dans une terminologie proche de celle du chanteur-poète Georges Brassens, on pourrait dire que Cseh a eu des « funérailles gigantesques, pas nationales, non, mais presque ». En effet, au milieu des fans et des badauds en tout genre, se trouvait également le gratin du monde politique hongrois.
Chaque parti y est allé de son représentant. A cette occasion, les socialistes ont délégué le maire du 11ème arrondissement de Budapest, Gyula Molnár. Au milieu du cortège funéraire, était aussi présent le démocrate Bálint Magyar. Quant au Fidesz, il fut représenté par son propre président, Viktor Orbán, l’ancien Premier Ministre que tout le monde annonce, d’ores et déjà, comme le grand vainqueur des prochaines élections législatives au printemps 2010. Ce dernier s’approprie d’ailleurs sans vergogne la sensibilité politique du chanteur, qui était d’ailleurs connu pour ses positions libérales sous le régime communiste. Depuis, bein qu’étiqueté en tant que modéré de droite, Cseh ne montrait jamais vraiment sa couleur politique, sauf pour râler contre les gouvernements, quels qu’ils soient. Peut-être était-il tout simplement anarchiste et s’abstenait-il de se rendre aux bureaux de vote. Difficile de le savoir. En tous cas pour Orban, rien de tel que l’enterrement d’une icône nationale pour amorcer le début d’une campagne électorale.