La belle aventure de la Hongrie s’est arrêtée hier, au Caire, contre le Ghana (2-3) en demi-finale de la Coupe du Monde de foot des moins de 20 ans. Les «fiúk» ont cependant fait honneur à leurs couleurs. En fin d’après-midi, alors qu’un vent hivernal balayait les rues de Budapest, une grande partie des Hongrois se trouvait dans les bars pour suivre la folle épopée des jeunes Magyars. Ironie du sort, ce match de juniors contre le Ghana a davantage fait vibrer la population que la rencontre décisive de l’équipe nationale contre le Portugal, samedi dernier.
Un premier match catastrophique qui réveille les troupes
En Egypte, l’entrée en matière de l’équipe hongroise dans ce tournoi a été désastreuse. La très nette défaite contre le Honduras (0-3) ne laissait, en effet, rien présager de bon pour la suite. Mais, les petits de Sandor Egervari se sont ressaisis pour finir premiers de leur groupe (F), après avoir balayé l’Afrique du Sud (4-0) et les Emirats Arabes Unis (2-0).
Un huitième et quart de finale dans les annales
Les Magyars ont alors enchainé deux matches épiques : en 1/8ème et en 1/4 de finale. Le genre de rencontres qui marque une compétition et qui attire l’œil des recruteurs du monde entier. La Hongrie a tout d’abord remporté son «derby» contre la République Tchèque à l’issue d’une séance de tirs au but (2-2, 4-3 aux TAB) au terme d’une rencontre au cours de laquelle les magyars doivent une fière chandelle à leur gardien, Peter Gulacsi. Ce dernier a, peu ou prou, stoppé l’ensemble des tentatives tchèques durant 120 minutes avant de détourner 3 penalties lors de la séance fatidique. Le quart de finale restera sans doute encore plus longtemps encré dans la mémoire des supporters hongrois. Les superlatifs manquent pour ce type de match. Tout y était : beau jeu, buts, tensions, retournement de situation…. et formidable dénouement ! La Hongrie a pris l’avantage très vite, sur penalty, par l’intermédiaire de leur capitaine Vladimir Koman (2ème minute). Longtemps, tout le stade a cru que cet avantage s’avérerait décisif. C’était sans compter sur Antonio Mazzota qui trompait la vigilance de Gulacsi en fin de rencontre (82ème). La prolongation a alors été, en tous points, exceptionelle : Kristian Nemeth a donné l’avantage aux siens (112ème) juste avant que Giacomo Bonaventura ne remettent les équipes à égalité (113ème). Finalement, au bout du suspense, Nemeth, encore lui, sur un long ballon, a été plus rapide que toute la défense transalpine pour tromper la vigilance du portier Vincenzo Fiorillo. La Hongrie pouvait exulter, elle venait de battre l’Italie au ballon rond et de se qualifier pour une demi-finale de Coupe du Monde. Bien longtemps que cela ne lui était plus arrivé !
Si Koman avait été présent en demi…
Le match contre l’Italie restera dans toutes les mémoires, mais il a également laisser des traces indélébiles dans le camp magyar. A l’heure d’affronter la Ghana en demi-finale, les Hongrois, en plus de la fatigue accumulée après deux prolongations, ont dû palier avec l’absence de deux joueurs clés au sein de leur dispositif : Adrian Szekeres, et surtout, l’âme de cette équipe, Vladimir Koman. Privé de leur capitaine, les Hongrois sont passés à côté de leur première mi-temps, encaissant deux buts de la « terreur » Dominic Adiyiah (10ème et 31ème minute), auteur de 8 buts sur l’ensemble de la compétition. Durant le second acte, ils ont été à deux doigts d’arracher une nouvelle prolongation après deux actions collectives magistrales conclues par Futacs (73ème) et Balajti (84ème). Mais, entre temps, le ghanéen Quansah avait envoyé un « coup de canon » dans la lucarne de Gulacsi (81ème). Le Ghana est donc qualifié pour la finale de ce Mondial des Juniors, où il rencontrera le Brésil qui a disposé du Costa Rica (1-0).
La relève du foot hongrois
Les jeunes hongrois pouvaient être déçus, mais ils n’ont rien à regretter. Cette équipe a combattu jusqu’à la dernière seconde et a montré un état d’esprit formidable durant l’ensemble de la compétition. Plusieurs joueurs hongrois se sont révélés durant ce tournoi : le capitaine Vladimir Koman bien sûr, mais aussi le gardien Peter Gulasci ou l’ex-attaquant de Liverpool Kristian Nemeth. La préparation estivale à Liverpool, aux côtés de Fernando Torres et Steven Gerrard, a forcément aidé Nemeth à bien figurer au sein de cette coupe du monde. Ces trois «stars» en devenir, ainsi que de nombreux autres joueurs de cette équipe, devraient rapidement intégrer l’équipe nationale hongroise, qui, après son élimination contre le Portugal (0-3) en éliminatoires du Mondial 2010, a besoin de prendre un sérieux «coup de jeune». A Erwin Koeman de jouer, et d’insuffler, au sein de la «grande» équipe de Hongrie, ce sang neuf si prometteur.