La 17ème Edition du Sziget Festival commence lundi prochain. Les aoûtiens de l’Europe entière rappliquent déjà pour passer LA semaine aux 400 concerts, répartis sur 20 scènes différentes. Plus de 400 000 festivaliers sont attendus. Dans le lot, figurera une nuée de « frenchies » à la recherche d’émotions fortes, dans le cadre plus ou moins « nature » de l’île Odubai, sur le Danube au nord de Budapest. Au programme, rencontres, euphorie, camping sauvage et des décibels plein la tête.
Sziget et les Français
L’histoire d’amour entre le Sziget et les Français ne date pas d’aujourd’hui. Elle dure depuis plus d’une décennie. L’entrée de la Hongrie dans l’Union Européenne n’a d’ailleurs fait que consolider la relation intime qu’entretiennent les deux tourtereaux. La présence, chaque année, d’une vingtaine de groupes hexagonaux influe certainement peu sur le nombre massif de Français se trouvant en Hongrie cette semaine là. C’est surtout la philosophie inhérente au festival qui plaît tant à cette population, venue de la France entière. D’abord ce festival offre un souffle de liberté qui tranche nettement avec les autres rassemblements musicaux européen. Son esprit « underground » et éclectique, son camping anarchique mais jovial, ses villages associatifs, ses théâtres de rue et scènes de danse contemporaine ont longtemps été des attributs majeurs, attirant la nouvelle génération « baba ».
Les hauts et les bas de Sziget
Mais voila, tout cela disparaît peu à peu au profit d’une ambiance vacillant entre Woodstock et la Foire du Trône. La qualité du programme reste tant bien que mal fidèle à l’esprit, mais l’originalité se fait plus rare : on y retrouve ainsi certaines têtes d’affiches qui sont les mêmes qu’au Printemps de Bourges, aux Eurockéennes ou au Paleo par exemple. Grosse différence ceci dit, la présence du mythique club Mokka Cuka. Situé à l’entrée du festival, il prend toujours le relais des grandes scènes pour faire monter le son electro toute la matinée, dans les têtes déjà bien lourdes des acharnés du dance-floor.
Retour à un style plus hongrois?
Depuis quelques années, on a vu la facette hongroise du festival s’effacer peu à peu. Ce qui était le grand rendez-vous de la jeunesse magyare au début des années 90 s’est européanisé radicalement, tant dans le prix des billets que dans la communication de l’évènement, dans le public ou dans la programmation. Cependant, on assiste cette année à un petit retour vers le fêtard hongrois. C’est « son » festival après tout : en plus de lundi, première journée spécialement dédiée aux artistes locaux comme tous les ans, on trouvera plus d’artistes hongrois, choix qui va de pair avec les énormes ristournes faites aux étudiants locaux, qui devenaient de plus en plus frustrés à la billetterie en ces temps de crise. Même les restaurateurs sont de moins en moins sûrs de la rentabilité d’un stand à Sziget. Business oblige, donc, c’est l’originalité culturelle de cette grande fête qui paie le tribut de la conjoncture et des changements de la politique Sziget. Par exemple, la danse contemporaine a disparu du programme.
Un programme à la hauteur de sa réputation
Malgré tout, Sziget reste une référence en matière d’organisation, et le programme de cette 17ème édition s’annonce tout de même assez fourni et varié : un savant panachage entre des stars de la musique et des « petits » groupes avides de reconnaissance. De mardi à dimanche, les stars en tous genres se succéderont et tous les styles de musique seront représentés : les fans d’électro pourront s’éclater sur The Prodigy, Fatboy Slim, ou Birdy Nam Nam. The Klaxons et Bloc Party satisferont les inconditionnels de rock tandis que Placebo envoûtera les jeunes fans de pop romantique. Tricky, The Offsprings, Amadou et Mariam, Tiken Jah Fakoly entre autres, sont autant d’artistes renommés participant à l’événement. A noter, sur la scène « musique du monde », un vibrant hommage sera rendu, cette année, à Miles Davis par une dizaine de grands jazzmen américains. A ne rater sous aucun prétexte.
Quelques jours avant le début du festival, les grandes invasions étrangères ont déjà commencé à Budapest. Des groupes de jeunes touristes étrangers squattent déjà les bars ici et là, les clubs et autres musées de la ville en attendant lundi et le début de la « grosse teuf ». Aussi, Budapest, elle-même en vacances, vit déjà un peu au rythme de Sziget : les rues sont loin d’être autant fréquentées qu’au début de l’été et il ne sera pas étonnant d’entendre les langues de Molière et Shakespeare à tous les coins de rue dès ce week-end. Contrairement à ce que pense bon nombre de Français ne connaissant Budapest que dans le cadre du festival, Sziget est loin de représenter la Hongrie. Mais force est de constater que cette dernière ne serait pas la même sans « le » Sziget.
Pour plus d’infos : sziget.hu
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étrange article, mais ce qui est encore plus étrange, c’est de faire du journalisme de manière anonyme.
Aucun nom sur votre site nulle part.
C’est vraiment étrange, pas courageux.
qu’entendez vous exactement par « étrange » par rapport à l’article?
pour ce qui est du journalisme, des patronymes et du courage, nous en faisons notre affaire. ne vous inquiétez pas.
a bientôt sur hulala!