A l’occasion de leur passage à Sziget, Hulala a réalisé une interview avec Kollektiva, afin d’en savoir plus sur le fameux collectif et la scène électro hongroise. Interview avec Popbitch, de Kollektiva.
Peux-tu nous décrire ce qu’est Kollektiva ?
Popbitch : Kollektiva est un collectif de djs / organisateurs, dont les débuts remontent au milieu des années 2000. Le line-up actuel a été formé en 2007 et est resté inchangé depuis : il est consistué de Tmx, Fullstereo et Popbitch. Nous sommes fiers de créer la scène « electro » à Budapest, qui a pu être étiquetée nu rave, electro française, dirty electro, nu electro… etc. Le fait qu’on ne puisse pas nous cataloguer, car nous sommes toujours en mouvement, et parce que nous jouons ce que nous aimons le plus parmi les tout derniers sons, est aussi une très bonne chose. Comme le disait notre vieux slogan, nous ne changeons pas de cap. D’ailleurs, nous ouvrons même une voie que certains suivent. Nous avons joué aux côtés de 2 Many DJs, Busy P, Kissy Sell Out, Fake Blood, Feadz, Kavinsky et de nombreux autres artistes de renommée internationale, que nous avons, pour certains, introduit au public hongrois. Je pense aux Bloody Beetroots par exemple. Nous avons déja joué dans tous les clubs importants de Budapest, et dans tous les festivals en Hongrie, y compris Sziget – bien que nous y soyons invités pour la première fois cette année…
Sziget a changé au cours des années. Que penses-tu, en tant que Hongrois et Dj, de l’évolution du festival?
P : Sziget essaie maintenant d’attirer principalement des festivaliers étrangers, et organise ses programmes en conséquence. Il est toujours très difficile et frustant pour les Djs hongrois d’avoir la possibilité de jouer à Sziget – et c’est la même chose pour les groupes hongrois.
Quelques mots pour nos lecteurs étrangers sur la scène musicale en Hongrie ?
Les Hongrois sont traditionnellement suiveurs, plutôt que novateurs. Nous avons donc des groupes de chaque genre musical copiant leurs groupes internationaux favoris – mais au moins, ce sont de très bonnes copies ! La scène reggae et ska est gigantesque; nous avons une bonne scène locale hip-hop, mais aussi rock/métal, et il y a quelques groupes indie notables. Par contre, nous n’arrivons pas à produire de l’electropop, et je peux toujours compter sur les doigts d’une main les grands producteurs de musique électronique (je ne parle pas des Djs, mais bien des gens qui produisent et jouent leur musique). Si j’avais à dire qui est le musicien le plus original en ce moment, je dirait We Plants Are Happy Plants – écoutez ce qu’il fait !
Y a t-il des groupes que tu as particulièrement envie de voir cette année au Sziget ?
Foreign Beggars, Yeasayer, Major Lazer, Boys Noize vs Erol Alkan, Calvin Harris, Die Antwoord.
Où et quand pourra-t-on vous écouter jouer pendant le festival ?
Nous jouons de 15 à 18h jeudi sur la scène Meduza. Nous allons ensuite déconstruire la scène Mappa dimanche, ou plutôt lundi matin, de 2h du matin jusqu’à ce que les gardes de sécurité nous demandent d’arrêter.
Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus à propos de Ghetto Bazaar, ton autre projet ?
Ghetto Bazaar est le seul blog « marque » de soirées en Hongrie, dédié au meilleur de la musique mondiale « dansante ». Du baile funk brézilien au kwaito sud africain, en passant par le cumbian colombien, le kuduro angolais, le raverton mexicain et le reggaeton des Caraïbes, il s’agit de mixer la musique « dansante » des ghettos telle qu’elle est, avec ses interprétations et ses mutations « de l’ouest » (à l’image de la forte influence africaine dans l’actuelle scène house neérlandaise). De toute façon, l’important, c’est « shake that ass ».