La tentative de mise au pas de la Justice en Israël par le premier ministre Benyamin Netanyahou suscite des comparaisons avec la Pologne et la Hongrie.
Dans un entretien publié sur Mediapart, l’historien israélien Daniel Blatman, spécialiste du nazisme et du génocide des juifs, juge la situation encore plus préoccupante que dans ces deux pays de l’Union européenne :
« On me dit que ce qui se prépare en Israël sera semblable à ce que sont aujourd’hui la Hongrie ou la Pologne. C’est faux. C’est bien pire. Nous sommes en fait plus près de la Turquie. Disons entre la Turquie et l’Iran. Nétanyahou veut donner au gouvernement un tel pouvoir qu’il pourra tout contrôler. La Hongrie, par exemple, appartient toujours à l’Union européenne. Et ses dirigeants savent que s’ils vont trop loin, le pays perdra les fonds alloués par Bruxelles. Ce qui peut faire réfléchir. Israël, qui n’a aucun frein de ce genre, peut aller beaucoup plus loin ».
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L’historien poursuit : « Si des hommes comme Bezalel Smotrich [ministre des finances – ndlr] ou Yariv Levin [ministre de la justice – ndlr] dirigeaient des groupes politiques aujourd’hui en France, en Allemagne ou dans n’importe quelle démocratie occidentale, on les considérerait comme des néonazis. Ils ne sont pas d’extrême droite, ils sont bien au-delà. J’insiste : ce sont des néonazis ».
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