Vous avez été nombreux à participer à notre jeu-concours sur Budapest ! Les heureux gagnants vont recevoir dans la soirée leurs places pour trois soirées organisées dans le cadre du festival « Un week-end à l’Est » qui ouvre ses portes demain à Paris. Voici les réponses à notre questionnaire.
1
Budapest a été unifiée en 1873 par la fusion de Buda, Pest et Óbuda. Comment désignait-on l’ensemble de ces trois villes avant cette date ?
La bonne réponse était Pest-Buda.
Buda désigne à l’origine la cité construite sur le site du castrum romain d’Aquincum à l’époque de « l’occupation de la patrie » (honfoglalás, fin du Xe siècle) par les tribus magyares. Au XIVe siècle, l’édification d’un château fortifié en aval du Danube sur une colline au nord du mont Gellért déplace le centre de gravité de la cité vers le sud. La vieille ville prend alors le nom de Óbuda (« vieux Buda »), tandis que la nouvelle ville de Buda se développe jusqu’au XVIe siècle comme une cité royale, capitale du royaume de Hongrie (auparavant Esztergom puis Fehérvár).
Pest désigne quant à elle la fortification édifiée sur ce qui est alors une île entourée de marécages, en face du mont Gellért, et considérée comme un avant-poste du limes romain. La cité se développe rapidement avec l’élévation de Buda comme capitale du royaume et accède même au rang de « ville royale » à la fin du XVe siècle.
Après deux siècles d’occupation ottomane, Pest, Buda et Óbuda tombent sous domination autrichienne à la fin du XVIIe siècle. Les trois localités se développent alors hors de leurs murs d’enceinte, au point de former une agglomération que les cartographes désigneront conventionnellement sous le nom de « Pest-Buda » à partir de la période de la Réforme (1825-1848), marquée par la construction du premier pont permanent entre Buda et Pest (pont de chaînes, 1830). Les cités fusionnent en 1873, date considérée comme le début de « l’âge d’or » de Budapest.
Rappel des mauvaises réponses : Buda-Pest-Óbuda, Óbudapest, Pachalik de Budin
2
Budapest est célèbre pour ses théâtres, ses thermes… et ses romkocsma. De quoi s’agit-il ?
La bonne réponse était Des bars aménagés dans des immeubles en ruine.
Les romkocsma, littéralement « bars de ruine » (rom : la ruine, kocsma : le bar, le bistro, le troquet), apparaissent à Budapest au début des années 2000. Les transformations du centre-ville laissent de nombreux immeubles entièrement vides et délabrés, notamment dans le septième arrondissement de la capitale. Des bars commencent alors à fonctionner dans des locaux loués à très bas prix et font alors l’objet d’aménagements intérieurs originaux, faits de bric et de broc et surfant sur une certaine forme d’Ostalgie, popularisée par la sortie du film allemand Good Bye Lenin! en 2003 (réemploi des trabants, d’objets liés à la période communiste).
Le « Szimpla kert », premier véritable romkocsma de Budapest, ouvre ses portes en 2004 et rencontre très vite un succès populaire. De nombreux lieux similaires apparaissent dans le vieux quartier juif mais aussi dans les sixième et huitième arrondissements. Les bars de petite envergure ou entretenant une sous-culture alternative et politiquement engagée cèdent rapidement la place à des lieux de divertissement davantage compatibles avec le tourisme de masse.
Pour aller plus loin :
– Budapest : le référendum local sur le « quartier de la fête » invalidé
– Ruin Pubs à Budapest : quand le tourisme s’en mêle
– Striptease et Pálinka avec les mecs qui enterrent leur vie de garçon à Budapest
– À Budapest, dans les arrières-cours du « quartier de la fête »
Rappel des mauvaises réponses : Des cabarets où l’on joue de la musique tsigane, Des restaurants où l’on sert du goulasch, Des salles de musique klezmer
3
Les collines de Buda donnent à la ville son relief si particulier. A quel massif appartiennent-elles ?
La bonne réponse était Massif de Transdanubie.
Les collines de Buda ou massif de Buda (budai hegység) sont une formation de collines culminant à 559 mètres, constituant la partie orientale du massif de Transdanubie. Ces collines offrent à Budapest ses belvédères les plus emblématiques : la citadelle du mont Gellért, la colline du château, ou encore le « Belvédère Élisabeth » (Erzsébet-kilátó) sur János-hegy, mais aussi un réseau de grottes de 29 kilomètres reliant Pálvölgy-Mátyás-hegy à Harcsaszájú-Hideg-lyuk.
Ce massif s’étend à l’ouest jusqu’à Tinnye, Telki, Páty et Biatorbágy. Il comprend hors de Budapest les monts chauves de Budaörs (visibles depuis l’autoroute M1 juste avant l’entrée dans la capitale), la magnifique forêt de Budakeszi et le bassin de Nagykovácsi. Objet d’une protection paysagère, la majorité des collines sont également sous la juridiction du Parc national Danube-Ipoly. Les collines de Buda sont un espace de détente privilégié des Budapestois, avec de nombreux aménagements de loisir : le train des enfants (gyermekvasút), le télésiège de Zugliget (libegő) ou encore l’espace de promenade de Normafa.
Les collines de Buda forment le bassin versant de l’Ördög-árok qui se jette dans le Danube au niveau du pont Elisabeth. Le ruisseau d’Aranyhegy sépare quant à lui l’ensemble collinéen des monts du Pilis, qui fait aussi partie du massif de Transdanubie.
Rappel des mauvaises réponses : Carpates, Monts du Pilis, Balkans
4
Quelle est la particularité du port de Budapest, situé sur le Danube ?
La bonne réponse était Il s’agit d’un port maritime.
Le port de Budapest est un projet que caressait l’un des plus importants bâtisseurs de Hongrie, István Szechenyi. Après avoir envisagé un temps l’emplacement d’un grand port commercial sur le Danube à Pozsony (actuellement Bratislava) et Zimony (Zemun, aujourd’hui quartier de Belgrade), le comte choisit finalement Pest-Buda en 1837 et fait aménager un premier port céréalier au sud de l’agglomération, sur l’emprise de l’actuelle Boráros tér. En raison de la rapide saturation des infrastructures portuaires, les autorités jettent leur dévolu en 1897 sur le nord de l’île de Csepel, afin d’y construire un nouveau port pour la capitale hongroise. La nouvelle installation entre en service en 1910 mais son développement est brutalement arrêté par la Première Guerre mondiale.
Les travaux reprennent en 1919 et la perte du port maritime hongrois de Fiume (Rijeka) après le traité de Trianon (1920) accélère son achèvement. Le port de Budapest devient alors un des plus importants ports maritimes continentaux, où mouillaient jusque dans les années 1970 des bateaux spécialement conçus pour la navigation fluviale et maritime.
Rappel des mauvaises réponses : Il n’est pas situé à Budapest, C’est le plus grand port fluvial d’Europe, Il a un terminal à conteneurs dédié à l’exportation de paprika
5
Budapest abrite le plus grand bâtiment de Hongrie. Duquel s’agit-il ?
La bonne réponse était Le Parlement de Hongrie, situé le long du Danube dans le 5e arrondissement.
Reconnaissable par sa fabuleuse façade néo-gothique et sa coupole, le parlement de Hongrie est depuis 1902 le siège de la Diète de Hongrie. Il s’agit certes du plus grand bâtiment de Hongrie, mais il est aussi l’un des plus grands parlements d’Europe avec ses 18 000 m².
Le projet de l’architecte Imre Steindl, ouvertement inspiré du palais de Westminster à Londres, remporta le concours organisé pour remplacer les locaux exigus de la Maison des représentants, située à quelques mètres du Musée national et désormais occupée par l’Institut culturel italien de Budapest.
Rappel des mauvaises réponses : Le palais de Budavár, qui domine le paysage de la ville, sur la colline du château, L’aciérie de Csepel, dans le 20e arrondissement, La centrale électrique de Kelenföld, dans le 11e arrondissement
6
Longtemps endommagée, la Grande synagogue de Budapest a été restaurée dans les années 1990 grâce au concours d’un grand nom de la cosmétique. De qui s’agit-il ?
La bonne réponse était Estée Lauder.
La grande synagogue de Budapest ou officiellement « synagogue de Dohány utca » (Dohány utcai zsinagóga) est construite entre 1854 et 1859 selon les plans de l’architecte autrichien Ludwig Förster dans un style mauresque. Elle devient rapidement un témoin et un acteur de l’histoire mouvementée de la Hongrie et de l’Europe centrale aux XIXe et XXe siècle. C’est dans une maison attenante que naît en 1860 le journaliste Theodor Herzl, inspirateur du sionisme ; en février 1939, des grenades sont lancées de l’immeuble en face sur des juifs sortant du temple, par des membres du Parti des Croix fléchés ; en 1944, une partie des arcades du jardin de la synagogue est utilisée pour délimiter une des entrées du ghetto de Budapest, tandis que le bâtiment est réquisitionné par la radio allemande.
Malgré les dommages subis pendant les bombardements et la bataille de Budapest, le « grand Temple » est de nouveau utilisé par la communauté juive de la capitale durant la période communiste. Les travaux de rénovation ne sont lancés qu’en 1991 et durent autant de temps que la construction, soit cinq ans. Le chantier est financé en grande partie par l’État hongrois, mais bénéficie également de nombreux dons privés, parmi lesquels ceux de l’acteur Tony Curtis et de la femme d’affaires Estée Lauder, tous deux descendants de juifs hongrois émigrés aux États-Unis.
Pour aller plus loin :
– « Il faut rendre sa fierté à la communauté juive en Hongrie »
– Sur les traces du « Schindler espagnol »
– Les Juifs ont-ils peur dans la Hongrie de Viktor Orbán ? (1/3)
– Les Juifs ont-ils peur dans la Hongrie de Viktor Orbán ? (2/3)
– Les Juifs ont-ils peur dans la Hongrie de Viktor Orbán ? (3/3)
Rappel des mauvaises réponses : Liliane Bettencourt, Lise Watier, Yves Rocher
7
Parmi ces acteurs de la série « Le Bureau des légendes », l’un est issu d’une famille originaire de Budapest. Lequel ?
La bonne réponse était Mathieu Kassovitz (Guillaume Debailly).
Connu pour avoir joué dans Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain, Amen. et pour avoir réalisé La Haine, Mathieu Kassovitz est actuellement à l’affiche de la série à succès de Canal Plus Le Bureau des légendes. Il y campe l’agent secret français Guillaume Debailly, dit « Malotru », qui voit son retour en France perturbé par l’arrivée à Paris de Nadia, son amante syrienne qu’il avait connu à Damas à l’époque où il se faisait passer pour « Paul Lefebvre ».
Mathieu Kassovitz est le fils du réalisateur Péter Kassowitz (Peter Kassovitz), né en 1938 à Budapest et émigré à Paris lors de l’insurrection hongroise de 1956. Il est aussi le petit-fils de Félix Kassowitz, dit « Kasso », un graphiste, caricaturiste et affichiste hongrois, connu pour ses dessins dans l’hebdomadaire satirique Ludas Matyi mais également ses affiches publicitaires.
Rappel des mauvaises réponses : Jonathan Zaccaï (Raymond Sisteron), Sara Giraudeau (Marina Loiseau), Sara Giraudeau (Marina Loiseau)
8
Budapest n’a pas toujours été la capitale de la Hongrie. Quelle ville occupait ce rang avant 1848 ?
La bonne réponse était Bratislava.
Il ne s’agit pas exactement d’une bonne réponse, car la ville en question n’existait pas sous ce nom avant 1919. Les Slovaques, formant au début du XXe siècle un tiers de sa population lui donnaient le nom de Prešporok, les Allemands celui de Preßburg, les Hongrois celui de Pozsony, et les Français celui de Presbourg ou parfois Posonie. Le fait est que l’actuelle capitale slovaque fut désignée capitale de la Hongrie en 1536 face à l’avancée des troupes ottomanes sur Buda et Pest, et le resta jusqu’à la première moitié du XIXe siècle.
Il reste difficile de dater la déchéance de Pozsony comme capitale du royaume, car les transferts des administrations et des centres de commandement vers Buda et Pest furent progressifs. 1848 est néanmoins régulièrement évoquée, car elle fut l’année de la révolution nationale hongroise, dont l’épicentre était Pest-Buda, et dont l’une des conséquences fut le déménagement de la Diète vers l’actuelle capitale hongroise.
Bratislava a conservé de nombreuses traces de ce passé hongrois. Ville du couronnement des rois de Hongrie entre 1563 et 1830, on y organise encore de nos jours les « fêtes du couronnement » autour de 25 juin, en mémoire de la montée sur le trône de Marie-Thérèse de Habsbourg en tant que « reine de Hongrie ». Pour les habitants de Bratislava, il ne s’agirait pas pour autant de se soumettre à la version hongroise de leur histoire commune avec leurs voisins : « Uhorsko » désigne en slovaque le « royaume de Hongrie » de 1541 à 1918, tandis que « Maďarsko » est utilisé pour désigner la Hongrie contemporaine, pays exclusif des Magyars.
Pour aller plus loin :
– Slovaquie : la minorité hongroise part désunie aux élections régionales
– Most-Híd : « le comportement du Fidesz est schizophrénique en Slovaquie »
– Ambiance fratricide chez les Hongrois de Slovaquie
– Double citoyenneté : les Hongrois de Slovaquie vont devoir attendre
– Nora Czuczorová : « les victimes sont les Hongrois de Slovaquie »
Rappel des mauvaises réponses : Vienne, Prague, Varsovie
9
Le pont Marguerite frappe les esprits par sa cassure centrale. De quelle ville était originaire son architecte ?
La bonne réponse était Tours, en France.
Né en 1815, l’ingénieur Ernest Goüin est issu d’une longue lignée de négociants et de banquiers qui ont marqué l’histoire de Tours et de la Touraine. Il suit de brillantes études d’ingénieur à École polytechnique puis part en Angleterre pour y vivre plusieurs expériences professionnelles. Il y observe l’avancée fulgurante de l’industrialisation et de l’expansion du réseau ferroviaire et revient en France où il prend la direction des ateliers de fabrication à la Compagnie du chemin de fer de Paris à Saint-Germain. En 1846, grâce à l’appui de puissants commanditaires, il fonde sa propre entreprise, Ernest Goüin et Cie, dans la commune de Batignolles, désormais quartier du nord-ouest parisien.
Anticipant le déclin du marché du matériel ferroviaire, il diversifie les activités de son entreprise vers les secteurs de la construction métallique et des infrastructures ferroviaires, notamment les ponts. Son entreprise (qui sera rebaptisée en 1878 « Société de construction des Batignolles », ancêtre de Spie Batignolles), intervient à travers toute l’Europe, que ce soit en Russie, en Espagne ou en Autriche-Hongrie. C’est ainsi qu’il conçoit le pont Marguerite reliant Pest à Buda, à l’aide de l’ingénieur Émile Nouguier, et dont la construction s’étalera de 1872 à 1876.
Le pont, richement sculpte et ornementé, est dynamité par les Allemands le 4 novembre 1944 et reconstruit dans un style dépouillé en 1948. Trop dangereux pour supporter l’arrivée du nouveau tramway Combino de la ligne 4-6, le Margit híd est entièrement désossé et reconstruit entre 2009 et 2011.
Pour aller plus loin :
– Sur Margit híd, les automobilistes peuvent toujours courir
– Margit, un pont nommé désir
Rappel des mauvaises réponses : Vienne, en Autriche, Bratislava, en Slovaquie, New York, aux États-Unis
10
Budapest a un riche passé multiculturel et reste un centre religieux important, où l’on trouve…
Les deux bonnes réponses étaient Le lieu de pèlerinage musulman le plus septentrional du monde et La plus grande synagogue d’Europe.
Le turbe de Gül Baba est un mausolée musulman situé dans le deuxième arrondissement de Budapest. Construit au XVIe siècle sur une colline face au Danube, il abrite la dépouille de Gül Baba, poète ottoman et derviche Bektachi, mort à Budin (ancien nom de Buda) en 1541. A l’instar d’autres sites ottomans en Hongrie, le vieil édifice vient d’être rénové à grands frais par l’État turc, qui en est propriétaire. Le mausolée constitue encore de nos jours un lieu de pèlerinage pour les musulmans.
Achevée en 1859, la grande synagogue de Budapest fait partie des plus vastes synagogues du monde aux côtés du Temple Emanu-El de New York, de la Grande synagogue de Belz en Israël, et de la Grande synagogue de Plzeň en République tchèque. Plus grande synagogue d’Europe, son architecture mauresque a inspiré la Central synagogue de New York.
Pour aller plus loin :
– Erdoğan reçu en sultan à Budapest
– Le site archéologique de Szigetvár, symbole de la nouvelle amitié hongaro-turque ?
Rappel des mauvaises réponses : Le plus grand centre bouddhiste d’Europe, La plus grande église orthodoxe d’Europe centrale
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