De Hulala au Courrier d’Europe centrale, déjà dix années d’aventures !

Tout avait commencé par un blog épicé dénommé Hulala… aujourd’hui lundi 8 avril Le Courrier d’Europe centrale fête ses dix années d’existence…et ce n’est pas près de s’arrêter là !

(Une surprise vous attend à la fin de ce texte…)

C’était le 8 avril 2009, Hulala publiait son tout premier article, rapportant une interview de Pal Sarközy de Nagy-Bocsa, aristocrate hongrois et père du Président français d’alors, qui souhaitait voir les Sarkozy s’imposer comme une dynastie en France. Sous la plume de François Gaillard, le cofondateur du site, l’article s’achevait sur cette petite astuce : « L’on conviendra volontiers que, dans l’esprit d’un petit aristocrate magyar prénommé Pal, gouverner soit réduit à une affaire de Pedigree ».

La première bannière « Hulala ».

Le ton était donné et le slogan du site n’allait pas tarder à s’imposer : « L’actu hongroise est plus piquante en français », accompagné d’un paprika qui allait prendre la place du sympathique petit homme moustachu qui faisait office de logo à l’origine. Mais six jours après sa création, Hulala se plongeait déjà dans l’actu politique avec la démission du socialiste Ferenc Gyurcsány au profit du technocrate Gordon Bajnai.

Dix années et quatre mille articles plus tard (oui, 4 000 !), le nom a changé, le ton s’est fait plus sobre, l’actu hongroise partage désormais la place avec celles des autres pays d’Europe centrale, mais la volonté initiale d’informer reste la même. Et c’est cela qu’il faut célébrer, ce jeudi au bar Gólya à Budapest (voir l’invitation facebook).

Parlons de vous et de nous

Dix années d’existence et deux années après être devenu un site payant, c’était aussi le bon moment pour vous interroger via un questionnaire – vous, lecteurs – sur notre média. Nous vous adressons à ce propos un grand merci ! pour les quelques deux cents réponses obtenues et qui nous seront bien utiles pour continuer à nous améliorer.

Pour commencer, vous nous avez alerté sur la lenteur de chargement des pages du site internet. Après avoir mis les mains dans le cambouis, le site a – un peu – gagné en rapidité. Ouf ! Ce n’est pas encore ça, mais un nouveau site devrait améliorer nettement les choses dans les mois à venir.

Notre notoriété a triplé sur les réseaux sociaux depuis trois ans, et la fréquentation du site a plus que doublé dans le même temps, (entre 20 et 30 000 visiteurs par mois en moyenne). Malgré ces très bons indicateurs, beaucoup d’entre vous nous ont dit – par le biais de cette enquête – ne pas franchir le pas de l’abonnement, souvent en raison de tarifs jugés trop élevés, parfois en raison d’un contenu considéré comme trop orienté, ou plus simplement par manque de temps.

Disons-le sans détour : Le Courrier d’Europe centrale est en progression constante dans tous les domaines, mais il reste une petite entreprise artisanale aux moyens humains et financiers modestes, et qui repose encore en grande partie sur du travail bénévole. Bref, nous sommes au milieu du gué, avec quelques centaines d’abonnés nous permettant de rétribuer notre quinzaine de collaborateurs, de réaliser des reportages et d’assumer les frais techniques liés au site internet. Mais nous sommes encore loin de dégager assez de revenus pour pouvoir nous consacrer entièrement au développement de notre projet éditorial : celui d’un média francophone entièrement indépendant, délivrant une information de référence sur l’Europe centrale.

Alors que faire de ces réponses ? Évacuons d’abord la question du prix : à tous ceux qui le trouvent trop élevé, nous rappelons qu’il existe une formule « solidaire » qui donne accès à tout le contenu du site de façon inconditionnelle, pour 2,50 euros par mois et 25 euros par an. Pour ceux qui considèrent cela encore un peu cher, souvent en raison d’un budget d’abonnements déjà conséquent, nous travaillons activement avec d’autres titres de presse pour offrir à terme des abonnements couplés. Nous ne vous cachons pas que ce chantier est long et nécessite des développements techniques importants.

Quoi qu’il en soit, vous abonner, c’est aussi soutenir la garantie de notre indépendance et d’assurer la pérennité de notre modèle. C’est aussi l’unique façon de permettre au média de se développer et de pouvoir effectuer « plus de reportages de fond », « plus d’analyses comparatives » et de toucher à « une plus grande variété dans les sujets », comme le souhaiteraient certains lecteurs.

La question de notre orientation éditoriale constitue un reproche plus marginal, mais qui revient néanmoins de façon sporadique. « Traitement trop concentré sur l’opposition », « trop partial », a-on pu lire dans certaines réponses. Notre traitement de l’actualité implique une sélection et une hiérarchisation de l’information qui reflète nécessairement certains tropismes thématiques et, disons-le franchement, des convictions politiques. Le Courrier d’Europe centrale est un média qui revendique son engagement sur les questions sociales et écologiques, et qui s’inscrit conséquemment en critique à la fois du libéralisme économique et des idéologies nationalistes. Nous développons cela en toute transparence dans une charte de déontologie et une foire aux questions.

Beaucoup de nos articles laissent parfois penser que nous ne « voyons que le mauvais », que nous sommes « trop négatifs ». Très honnêtement, nous ne ferions pas ce métier si nous n’étions pas éperdument passionnés par les pays d’Europe centrale et leurs habitants. Tout comme critiquer Donald Trump ou Emmanuel Macron ça n’est pas critiquer les Etats-Unis ou la France, critiquer Viktor Orbán ou Mateusz Morawiecki, ça n’est pas critiquer la Hongrie ou la Pologne.

Alors quelles perspectives de développement ?

Entre les « pays de l’Est » et l’Ouest, l’Europe centrale est un peu le parent pauvre des représentations que nous avons de l’espace européen. Nous avons toujours eu la conviction qu’il ne s’agit pas d’un espace par défaut, mais d’une région définie par une longue histoire commune et caractérisée par une forte diversité linguistique et culturelle. 80% d’entre vous se retrouvent très bien dans la zone géographique que nous couvrons, par-deçà les intérêts que chacun peut avoir pour un pays en particulier. Comme son nom l’indique, Le Courrier d’Europe centrale a pour vocation de couvrir à terme l’ensemble d’une région aux contours flous et fluctuants. 56% d’entre vous aimeraient que nous intégrions l’Ukraine et la Roumanie ; c’est également le cas de 44% en faveur des Pays baltes, tandis que 37% aimeraient que nous parlions de l’Autriche et 30% de la Biélorussie.

Il est prématuré d’annoncer une extension de notre aire géographique alors que les indices de satisfaction au sujet de notre traitement de l’actualité hongroise, polonaise, tchèque et slovaque montrent de fortes disparités (respectivement 75%, 58% et deux fois 50% de satisfaction). Si vous notez une amélioration de notre couverture de la Pologne, vous semblez en revanche insatisfaits de celle de la Tchéquie et de la Slovaquie. La priorité pour nous est donc d’y remédier rapidement. La Roumanie, l’Ukraine, les Pays baltes, l’Autriche et la Biélorussie feront donc à l’avenir ponctuellement l’objet de reportages, analyses et récits historiques, dans le prolongement des très belles contributions des historiens Matthieu Boisdron (ici) et Gwendal Piégais (ici).

Pour le reste, nous travaillons aux projets que nous vous avons dévoilés en début d’année, c’est-à-dire au lancement d’une collection de livres avec la maison d’édition Codex et à une alliance éditoriale et stratégique avec le Courrier des Balkans. Une chose est sûre, il y aura bien d’autres anniversaires pour Le Courrier d’Europe centrale !

Bénéficiez de l’offre « Anniversaire » exceptionnelle !

Pour bénéficier de l’offre, rendez-vous aujourd’hui lundi avant 20h sur https://courrierdeuropecentrale.fr/mon-compte/, sélectionnez la « Formule classique 1 an » et entrez le code de réduction : 10ANS.