Communiqué de l’Institut français de Budapest
« Les médias, qui représentent le 4ème contre pouvoir dans nos démocraties, connaissent depuis toujours des relations difficiles que ce soit avec les pouvoirs politiques ou économiques. Avec l’émergence des nouvelles technologies, de nouveaux supports ont vu le jour afin de contourner ces ingérences politiques et les difficultés économiques rencontrées par l’ensemble de la presse.
Cette discussion propose de débattre sur ces questions en mettant en parallèle les situations ainsi que les alternatives développées en Allemagne, en Hongrie et en France.
- Le 10 juin à 18h00
- Attention : la conférence se déroule à l’Institut Italien de Budapest (1088 Budapest, Bródy S. u. 8.).
Participants :
Jérôme Bourdon, historien et sociologue des médias français, le bloggeur allemand Markus Beckedahl et Tamás Bodoky, journaliste d’investigation hongrois, fondateur du site atlatszo.hu.
Programme de la soirée :
- 18h Ouverture et remerciements
- 18h10 Markus Beckedahl, bloggeur : introduction sur la situation générale des médias en Allemagne et présentation de son blog et des activités autour de celui-ci
- 18h35 Tamas Bodoki, journaliste : introduction sur la situation générale de médias en Hongrie et présentation d’Atlatszo, site de journalisme d’investigation
- 18h50 Jérôme Bourdon, historien et sociologue des médias : réflexions générales sur médias, nouveaux médias et pouvoirs
- 19h05 discussion entre les intervenants puis avec la salle
Organisée par les instituts français et Goethe de Budapest, cette rencontre est le troisième volet d’une série de conférences franco-allemandes en 2013 avec le soutien du Fonds franco-allemand et dans le cadre du 50ème anniversaire du Traitée de l’Elysée ».
En français, hongrois et allemand avec traduction simultanée dans les trois langues.
Quand les médias sont achetés par des grands groupes économiques et financiers et perdent ainsi totalement leur indépendante d’opinion, on peut se poser la question si les informations reflètent ou non la vérité ou sont-elles filtrées et manipulées selon les intérêts particuliers ? La vocation du journaliste subit des pressions qui le dévie de sa trajectoire substantielle et devient doctrinale, superficielle et ainsi aléatoire. Dans ces conditions l’esprit critique qui ne suit pas cette trajectoire unilatérale est automatiquement catalogué comme étant diffamatoire, extrémiste aussi bien par le pouvoir médiatique que politique. Les deux pouvoirs s’interconnecte et la soit disant vérité est voilée par des mises en scène, dont le but est de créer la sensation d’une manière stéréotypée et sans laisser la place au doute et à la réflexion. C’est l’héritage de la vielle méthode idéologique démonstrative. Aujourd’hui cette méthode de travail est au sommé de sa gloire. C’est dans les cas extrêmes pourtant, comme la crise d’identitaire d’aujourd’hui qui secoue le monde occidental et qui se propage, que le journalisme devrait se distinguer par l’émergence des idées novatrices basées sur les dialogues et l’analyse causale des mouvements qui menacent la démocratie participative, sans parler de la dignité humaine tant sublimée. Les grandes déclarations de principes n’ont de sens que quand elles se traduisent par des comportements et des actes qui vont dans le sens de l’intérêt déclaré comme étant juste, et les effets sont vérifiables dans tous les secteurs de la société. Si la crise persiste, c’est que les idéaux sont transgressés et la vérité est est mise en quarantaine. A partir de là le journalisme perde sa vocation et devient l’instrument de propagande. Elle empêche la société de se projeter avec confiance et détermination dans le future. Les contrevérités sont tellement perceptibles que les laisser sous silence ou les déformer ne font que retarder l’explosion de la société. Il faudrait que ces honorables agents de l’information méditent un peu sur les dangers de ce genre de stratégie avant de se laisser absorbés par un système qui marche aux yeux fermés et se permet de provoquer la confrontation dans l’espoir de maintenir sa suprématie.
Louis