Le réalisateur hongrois Dénes Nagy décroche l’Ours d’argent à la Berlinale

Le réalisateur hongrois Dénes Nagy dont le film Natural Light était en compétition officielle pour la 71ème Berlinale, a reçu « l’Ours d’argent du meilleur réalisateur » lors de l’annonce du palmarès vendredi 5 mars. Dénes Nagy succède au réalisateur coréen Sang-Su Hong, récompensé l’année dernière pour son film La femme qui s’est enfuie.

Le réalisateur hongrois Dénes Nagy a reçu « l’Ours d’argent du meilleur réalisateur » pour son film Natural Light (en hongrois Természetes Fény) lors de la 71e édition du festival du film de Berlin. Il succède au réalisateur coréen Sang-Su Hong qui avait été récompensé l’année dernière pour son film La femme qui s’est enfuie.

Un second film hongrois était en compétition lors de cette édition 2021 qui s’est tenue en ligne du 1er au 5 mars en raison de la pandémie sanitaire : Rengeteg – mindenhol látlak (traduit en anglais par Forest – I see you everywhere) de Bence Fliegauf, quant à lui récompensé par « L’Ours d’argent pour le second rôle ». L’Ours d’or a été attribué à Bad Luck Banging of Loony Porn du roumain Radu Jude.

Dans une vidéo enregistrée et diffusée après l’annonce du palmarès, Dénes Nagy a dédié son prix aux acteurs non professionnels et particulièrement à Ferenc Szabo qui tient le rôle principal.

Nous avions interrogé le réalisateur à la mi-février, après la sélection de son film pour la compétition officielle au festival de Berlin.

Nous reproduisons son interview partiellement ici :

Le Courrier d’Europe centrale : Comment est née l’idée du film ?

Dénes Nagy : Avant de lire « Natural Light » de Pal Zavada, je m’intéressais depuis longtemps à l’histoire de l’armée d’occupation hongroise pendant la Seconde guerre mondiale en Russie. La tâche principale des forces d’occupation était d’éliminer l’activité partisane soviétique. Dans des marécages et des forêts d’une étendue infinie, les partisans qui connaissaient mieux les conditions locales, piégeaient régulièrement l’armée qui se vengeait sur la population civile en brûlant des villages entiers. La lutte contre les partisans s’est caractérisée dès le début par cette brutalité. J’ai toujours été très attiré par les histoires se déroulant dans la nature, dans un environnement méconnaissable et donc toujours menaçant. Un de mes livres préférés est « Au cœur des ténèbres » de Joseph Conrad, dans lequel le protagoniste voyage de plus en plus dans l’inconnu en remontant le fleuve Congo. J’ai pu aussi lire les journaux intimes de plusieurs soldats aux archives militaires de Budapest. On y trouve la routine militaire interminable et ennuyeuse qui alterne, presque, imperceptiblement, avec la brutalité de la guerre. Et quand j’ai découvert le personnage dans le roman de Pal Zavada, cela m’a convaincu d’écrire ce scénario. 

Pour lire la suite de l’interview, c’est ci-dessous !

Daniel Psenny

Journaliste, ex-« Le Monde ».