C’est une Hongroise, Katinka Hosszú (photo), qui a incontestablement remplacé Laure Manaudou sur le trône de la natation européenne, la semaine dernière à Budapest. Devant son public, la native de Pécs a obtenu 3 médailles d’or et une en argent au sein d’une équipe hongroise qui a fait bonne figure (13 médailles dont 6 en or). La France, et particulièrement son équipe masculine emmenée par sa nouvelle star, Camille Lacourt, a, quant à elle, dominé de la tête et des épaules la compétition en empochant la bagatelle de 21 médailles, dont 8 en or. Jamais la France n’avait remporté autant de médailles dans des championnats d’Europe de natation.
Hosszú, nouvelle reine de Budapest
Malgré ses 3 médailles d’or, Katinka Hosszú n’a quantitativement pas surclassé la française Laure Manaudou qui, en 2006, au dernier championnat d’Europe sur Margit sziget, avait obtenu 7 médailles dont 4 en or. Mais dans le cœur des Hongrois, elle restera pour longtemps la reine de Budapest. Impeccable sur 200 mètres 4 nages en individuel et en relais, ainsi que sur 200 mètres papillon, elle regrettera sans doute juste de ne pas avoir réussi un splendide quadruplé avec le 400 mètres nage libre où elle n’a décroché « que » l’argent.
Le 200 mètres a également couronné les deux « mastodontes » de la natation hongroise, László Cseh (en nage libre) et Dániel Gyurta (en brasse). Cseh a aussi profité de ces championnat d’Europe à la maison pour ajouter à un palmarès déjà glorieux, une nouvelle médaille d’or sur 400 mètres nage libre en devançant son compatriote Dávid Verrasztó.
Margit sziget, terrain de jeu des Français
Si les touristes français aiment l’île Marguerite pour ses promenades et ses nuits endiablées, les nageurs de l’hexagone semblent encore plus l’apprécier pour sa piscine olympique. Apres la razzia de 2006 (18 médailles obtenues), les moissons de 2010 à Margit furent encore plus foisonnantes pour la natation française, qui a obtenu 21 médailles. L’équipe féminine est loin d’avoir démérité en décrochant de nombreux podiums, mais, au final, aucune nageuse française n’a été couronnée d’or. Cette année, ce sont les garçons qui ont fait le spectacle en raflant tout sur leur passage.
La « palme » de l’équipe masculine revient sans nul doute à Camille Lacourt, qui a été sacré champion d’Europe trois fois en une semaine, deux fois en individuel sur 50 et 100 mètres dos, et une fois en relais sur 400 mètres 4 nages. Le nouveau « beau gosse » du sport français a également été le seul nageur à battre un record européen (sur 100 mètres dos) alors que les combinaisons sont interdites dans les compétitions internationales depuis le 1er janvier dernier. Il a littéralement volé la vedette à Sébastien Rouault (2 médailles d’or sur 800 et 1500 mètres nage libre) et Yannick Agnel (champion d’Europe sur 400 mètres nage libre). Quant aux deux épreuves reines du sprint, le 50 et le 100 mètres nage libre, elles n’ont également pas échappé aux larges épaules des « frenchies » avec les victoires respectives de Frédéric Bousquet et du champion olympique Alain Bernard.
Rama Yade radieuse pour un vendredi 13
Bien que le Sénégal, pays d’origine de la Secrétaire d’Etat aux Sports, ne soit pas particulièrement réputé pour ses nageurs, la visite de Rama Yade à Budapest vendredi 13 août aura peut-être, cette fois-ci, porté chance à l’équipe de France. Deux mois après l’affreuse prestation des footballeurs français au mondial en Afrique du Sud, les nageurs ont redonné du baume au cœur des téléspectateurs de l’Hexagone. Ces performances, ajoutées à celles des athlètes français aux championnats d’Europe, deux semaines auparavant à Barcelone, auront peut-être fait oublier la honte nationale occasionée par le comportement scandaleux et irresponsable de la bande à Raymond Domenech au début de l’été. Le sport français ne se porte finalement pas si mal que ça.
Articles liés :
Le rendez-vous des « gros bras » à Budapest