Jusqu’au 27 janvier prochain, les Parisiens et les visiteurs de la « ville Lumière » pourront découvrir la colossale oeuvre de l’affichiste et designer tchèque Alfons Mucha au musée du Luxembourg.
L’exposition consacrée à Alfons Mucha a démarré le 12 septembre dernier au Musée du Luxembourg à Paris. Il s’agit d‘une rétrospective complète, explorant non seulement la façon dont l’œuvre de Mucha a contribué à définir le paysage visuel de Paris, mais aussi la manière dont les thèmes utopiques exprimés dans ses œuvres parisiennes l’ont accompagné durant toute sa carrière.
L’exposition, qui sera maintenue jusqu’au 27 janvier prochain, a été conçue et organisée par Tomoko Sato, commissaire de la Fondation Mucha, et est coproduite par la Réunion des musées nationaux – Grand Palais et Arthemisia en collaboration avec la Fondation Mucha.
Alfons Mucha est né en 1860 dans la petite ville morave d’Ivančice, alors connue sous le nom d’Eibenschütz au sein de la monarchie austro-hongroise. Connu comme l’un des fers de lance du mouvement Art nouveau en Europe, Mucha s’installe à Vienne en 1879 et y travaille pour la plus grande entreprise de décors de théâtre de la ville, Kautsky-Brioschi-Burghardt, tout en continuant sa formation artistique. Après un passage à l’académie de Munich, Mucha arrive à Paris en 1887 et y fréquente l’académie Julien et l’académie Colarossi.
L’artiste tchèque se fait surtout remarquer en 1894 lorsqu’il rencontre la grande tragédienne Sarah Bernhardt, qui lance sa carrière d’affichiste en le sollicitant pour réaliser l’affiche publicitaire de la fameuse pièce de théâtre « Gismonda ». Alfons Mucha est ensuite sollicité pour créer une longue série de réclames et décorations qui assoient sa notoriété et lui permettent de rencontrer puis lier amitié avec d’autres artistes tels Gauguin ou Rodin. Également plasticien, il est mis à contribution par le joaillier Georges Fouquet pour décorer sa bijouterie.
A l’occasion de l’Exposition universelle de Paris en 1900, Mucha se voit confier l’aspect pictural du pavillon de Bosnie-Herzégovine. Ce dernier prend alors la commande au sérieux, et poursuit sa démarche en entreprenant par la suite un immense projet dépeignant l’histoire et la civilisation du peuple tchèque et des peuples slaves. Pour ce faire, Mucha abandonne sa carrière parisienne et rentre dans son pays natal. Cette entreprise, teintée d’une philosophie humaniste et franc-maçonne va occuper les trente dernières années de sa carrière et conduira à la peinture des toiles gigantesques de l’Épopée slave, qui sont actuellement exposées à Brno, en République tchèque jusqu’à la fin de cette année.
Mucha meurt à Prague le 14 juillet 1939 d’une pneumonie à l’âge de 78 ans, quelques jours après avoir été interrogé par la Gestapo qui s’intéressait à lui du fait de son appartenance à la franc-maçonnerie. La rétrospective parisienne ne montre pas seulement les affiches qui ont fait sa gloire, mais également son travail d’illustrateur, ses photographies, ses bijoux, ses sculptures, ses pastels et permettent de découvrir la richesse et la diversité de son art.