Par Euractiv, le 27 avril 2011
Les entreprises traditionnelles de médias ont souffert de la crise financière ainsi que de l’émergence d’Internet. A Bruxelles, la presse européenne doit quant à elle rester vigilante et a « plus que jamais » besoin d’un soutien public, selon Aidan White, ancien responsable de la Fédération internationale des journalistes.
Les entreprises de médias qui couvrent Bruxelles sont confrontées à un dilemme lorsqu’elles tentent de s’adapter aux réalités du XXIe siècle, affirme M. White (photo), militant de longue date pour la liberté journalistique et secrétaire-général de la Fédération internationale des journalistes de 1987 à avril 2011. Lors d’un entretien exclusif avec EurActiv, il a évoqué le fait qu’à l’heure où la révolution numérique engendrait des bénéfices énormes pour la liberté d’expression, elle mettait également les médias face à de sérieux défis. En particulier, la migration de la publicité sur Internet et la convergence des médias de diffusion et audiovisuels « écrasent l’industrie traditionnelle des médias », a-t-il ajouté. Par conséquent, la capacité des médias d’informations, notamment les journaux, à rester rentables a subi un coup dur, cela s’ajoutant au « déclin très constant » de la circulation des journaux dont les ventes sont en chute depuis de nombreuses années. « Nous sommes en période de transition, il n’y a pas de doute », a-t-il dit.
M. White a souligné que cette « transition » avait annoncé la fin de « centaines voire de millions de titres » en Europe et en Amérique du nord, davantage de licenciements et un emploi en freelance précaire pour les journalistes, et avait réduit l’investissement dans la formation, le journalisme d’investigation et les correspondants étrangers. Cela, a-t-il affirmé, a résulté en une dégradation de la qualité du journalisme, davantage de sensationnalisme et une couverture superficielle des questions complexes. M. White a déclaré qu’il existait « une réelle interrogation quant à la capacité du secteur privé à assurer le pluralisme et la fiabilité de l’information nécessaires à la démocratie ».
Le journalisme doit être reconnu comme « d’intérêt général »
L’ancien responsable de la Fédération internationale des journalistes affirme que de ce fait, le soutien public aux médias est plus nécessaire que jamais. L’Europe possède une longue tradition de diffuseurs publics et selon lui, même aux Etats-Unis, « où ils aiment à penser que le secteur privé règne en maître », 1 milliard de dollars de subventions allait être accordé aux médias cette année.
La situation est particulièrement difficile pour les journaux qui couvrent Bruxelles, au vu des réductions qui affectent les bureaux étrangers et la fragmentation du marché européen des médias, a-t-il souligné. M. White pense que la couverture des médias à Bruxelles est « largement dominée par les institutions de l’Union européenne, qui prennent toute la place ». Il a prévenu que « le nombre de personnes apportant une pluralité des opinions et des perspectives diminuait à Bruxelles ». Par conséquent, a-t-il ajouté, les médias basés à Bruxelles ont besoin de « créer une distance entre eux et l’Union européenne ».
Les organisations d’informations qui cherchent un soutien public sont face à un dilemme, a-t-il dit. Du côté positif, M. White a évoqué le succès de la chaîne de télévision paneuropéenne Euronews, qui est subventionnée par la Commission européenne depuis 2005 à hauteur de 5 millions d’euros par an, ce qui représente environ 10 % du budget de la chaîne. « Mais cela n’est pas habituel », a-t-il ajouté, affirmant que les journalistes et les médias étaient « très réticents » à la sensation d’être financés par le secteur public. Il a affirmé que cela devait changer et que la société devait reconnaître que le « journalisme était un bien d’intérêt général » et qu’en tant que tel, « il n’y avait rien de mal à ce qu’il reçoivent de l’argent public ».
Il a reconnu les dangers que cela peut entraîner pour l’indépendance éditoriale des médias et a laissé quelques questions ouvertes. « Désormais, la question est : comment cela peut-il être réalisé de manière ouverte et démocratique ? Mais aussi, comment cela peut-il avoir lieu sans compromettre l’indépendance essentielle dont ont besoin les médias », a-t-il demandé.
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Que cela soit très clair: je refuse de donner un centime de plus pour payer les émoluments de ces journaleux qui méprisent le peuple, s’autocensurent quand l’info n’est pas politiquement correcte et s’étonnent que plus personne ne veuille acheter leurs torchons. Ils me font penser à l’aristocratie sans le sou du XIXe siècle qui cherchait a maintenir l’illusion en mariant leur progéniture avec celle de la bourgeoisie d’affaire. Pitoyable.
Et qu’on ne vienne pas me parler de « la menace sur la diversité d’opinions ». Libe-Lemonde-Nouvel Obs-Figaro ne sont qu’un seul et même journal. Ils traitent les mêmes sujets et en ont la même opinion. Cela a été particulièrement évident quand après le Tsunami au Japon, 6 ou 7 journaux français ont mis la même photo en première page. La meme. Alors que des milliers de photos devaient être disponibles, dans un pays ou n’importe qui a trois appareils photo reflex dernier cri. Consanguinité journalistique, quand tu nous tiens.
Je lis (online bien sur) ces journaux uniquement pour savoir ou se trouve le curseur du consensus journalistique. Pour le reste, il y a des dizaines de blogs qui sortent des infos des mois avant la presse nationale et traitent l’actualité de manière bien plus objective que les journaleux parisiens.
Et qui ne touchent pas un centime d’argent public.