La Hongrie à nouveau dans le collimateur de l’UEFA
Vendredi 17 juin, le site officiel de l’UEFA a annoncé que les instances du football européen avaient exclu de toute compétition européenne le Györi ETO FC pour les 3 saisons à venir. Le club, 9ème du championnat hongrois, n’a pas rempli tous les critères de licences nécessaires lors de sa participation à l’Europa League la saison dernière (2010 – 2011), compétition dans laquelle il avait notamment éliminé Montpellier. La fédération hongroise de football (MLSZ) est, quant à elle, condamnée à payer 100 000 euros d’amende pour ne pas avoir respecté ses devoirs vis à vis du règlement de l’UEFA.
Le foci et Viktor Orban
Voilà une double sanction qui doit contrarier le premier ministre Viktor Orbán. En grand passionné de football, ce dernier a décidé de faire du foot une rampe de lancement de sa politique actuelle : aide publique considérable (10 milliards HUF) à la construction du nouveau stade de Debrecen, augmentation des aides financières pour les clubs, investissement massif dans la formation des jeunes joueurs (plus de 2 milliards HUF)… Le problème de cette politique-football est qu’elle s’inscrit dans un contexte de crise économique qui touche d’autant plus les autres fédérations sportives, qui ont vu leurs subventions largement diminuer depuis l’arrivée d’Orban à la tête du gouvernement.
Les condamnations de Györ et de la MLSZ ternissent donc les ambitions de premier ministre hongrois, qui souhaite faire du football une vitrine pour son pays. En apparences, Orban entretenait d’ailleurs de bonnes relations avec Michel Platini, le président de l’UEFA. En décembre dernier par exemple, lorsque l’ancien numéro 10 des bleus était à Budapest pour se réjouir de la première présidence hongroise du conseil de l’Union Européenne, il est reparti avec le maillot hongrois floqué à son nom (photo).
Le 28 mai dernier, Platini et Orban ont de nouveau été réunis, cette fois dans la tribune des officiels du stade de Wembley pour assister à la finale de la Ligue des Champions. A quelques jours de célébrer son 48ème anniversaire, le premier ministre a vu, au côté de Platini, son équipe favorite, le FC Barcelone, donner une leçon de football à Manchester United (3-1) devant plus de 200 millions de téléspectateurs. Seulement trois semaines après ce nouveau coup de com’, l’affaire des licences du ETO Gyor rappelle tout le chemin qu’il reste à parcourir pour redorer le blason du football hongrois « avec la manière », comme on dit.
Pour l’instant, les clubs magyars sont loin d’être au niveau européen, l’équipe nationale ne s’est pas encore qualifiée pour une compétition internationale depuis 1986, et le dilettantisme semble demeurer au sein de la fédération. Peu de chances que les efforts démesurés entrepris par le premier ministre permettent au foot hongrois de retrouver sa gloire des années 50… Mais il faudrait surtout qu’ils ne portent pas préjudice aux autres sports tels que le waterpolo, l’escrime, la natation et le handball par exemple, qui font la fierté du sport hongrois.
Fameux arbitres hongrois
La dernière affaire entre la Hongrie et une instance internationale de football ne remonte pas à très longtemps : en février dernier, la FIFA a épinglé un trio arbitral hongrois farfelu pour avoir arbitré des matchs internationaux sans licences et sans compétences (sept buts en deux matchs ont tous été inscrits sur penalty).
Mention spéciale, donc, à M. Viktor Kassai, l’autre illustre Hongrois de la finale le 28 mai à Wembley puisqu’il a été choisi pour arbitrer le match, et qu’à 35 ans, il est devenu le plus jeune arbitre de l’histoire de la compétition. L’occasion de penser à Karoly Palotai, joueur international hongrois des années 60 devenu arbitre et qui a officié deux fois en finale de Coupe des clubs champions européens, en 76 et en 81.
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