Le tirage au sort des groupes qualificatifs de l’Euro 2016, qui s’est déroulé ce dimanche à Nice, a dû redonner le sourire à de nombreux Hongrois – le Premier Ministre, Viktor Orbán, grand spécialiste de football, en tête de gondole – Pour la première fois depuis bien longtemps, l’équipe nationale semble être à même de pouvoir décrocher un billet qualificatif pour la phase finale d’une grande compétition internationale. Explications.
La Hongrie dans le « groupe de l’espoir »
Sur le papier, les Magyars ont hérité d’un tirage très abordable. La tête de série de la poule, la Grèce, est certes un adversaire coriace, solide en défense, ne manquant jamais une occasion de se sublimer devant son merveilleux public, mais elle demeure une équipe prenable, friable hors de ses bases et bien loin du niveau technique des Pays-Bas qui ont littéralement terrorisé la Hongrie ces derniers temps (en 3 ans, les Hongrois ont subi contre la Hollande 4 défaites en autant de matches avec 21 buts marqués pour les Bataves et 5 seulement pour les Magyars !).
Les autres formations du groupe ? Elles ne devraient pas présenter une menace insurmontable pour la Hongrie. Il s’agit tout d’abord des Iles Féroé, qui se présenteront, comme c’est toujours le cas, en victime expiatoire lors de chaque rencontre ; de l’Irlande du Nord, une équipe en courant alternatif capable du meilleur comme du pire (victoire contre la Russie 1 à 0 en août 2013 puis défaite 3 à 2 le mois suivant au Luxembourg) et de la Finlande, un adversaire toujours dangereux mais que les Hongrois avaient plutôt bien “négocié” lors la phase qualificative de l’Euro 2012 (match nul 0-0 à Budapest, victoire hongroise 2 buts à 1 à Helsinki).
Enfin – gardons le meilleur pour la fin – les hommes du nouveau sélectionneur Attila Pintér devront braver, une fois de plus, une vieille connaissance : la Roumanie. Nul doute que les plus féroces supporters magyars et roumains se sont réjouis à l’annonce de cette énième confrontation entre les frères ennemis. Par contre, pas certain que les autorités des deux pays aient réagit de la même manière lorsque l’on connait les dégâts occasionnés par les hooligans hongrois et roumains, ces dernières années, lors de rencontres à haut risque. Les “derbys” face à la Roumanie risquent une fois de plus d’être “chauds” dans les tribunes mais également sur le terrain. Dans ce “groupe de l’espoir”, l’équipe qui gérera au mieux ces deux rencontres aura certainement de grandes chances de se qualifier pour la France.
L’élargissement de l’Euro : une aubaine pour les Magyars
En complément de ce tirage clément, les modifications apportées au règlement du championnat d’Europe des nations ont également rempli d’espoirs le cœur des supporters magyars. En effet, à l’instar de l’Union Européenne, l’Euro de football s’est élargi. En 2016, 24 équipes nationales seront qualifiées pour la phase finale, soit 8 formations de plus qu’en 2012. Ce changement notoire a l’avantage de satisfaire tout le monde : les grandes nations européenne – avec l’ancien système, il n’était pas rare de voir des “gros” rater leur qualification, comme ce fut le cas pour l’Angleterre en 2008 – mais également des équipes moins huppées telles que la Hongrie, qui voient décupler leurs chances de se qualifier pour une épreuve internationale.
Ainsi, les premiers et le deuxièmes de chaque groupe valideront automatiquement leur ticket pour la France, de même que le meilleur troisième des neuf groupes. Quant aux autres troisièmes, ils se départageront en matches de barrage, le type de rencontres couperets qui, en Hongrie, mettraient le pays sens dessus dessous.
Le sélectionneur magyar reste prudent
Attila Pinter sera-t-il le premier sélectionneur, depuis György Mezey en 1986, à qualifier la Hongrie pour une grande épreuve internationale ? Tout reste à faire, bien sûr, mais les espoirs sont permis. En effet, les Valogatott ont montré de belles choses lors des éliminatoires de la dernière Coupe du Monde et possèdent en leur sein des éléments expérimentés et décisifs comme Ádám Szalai ou Balázs Dzsudzsák. A l’issu du tirage, au micro de Kossuth Rádió, Attila Pintér n’est toutefois pas tombé dans un optimisme béat. Réaliste, il a insisté sur le travail qu’il lui reste à accomplir :
« Peu importe les adversaires que nous devons rencontrer, le plus important est de préparer chaque match et d’avoir la meilleure équipe pour gagner. Nous devons travailler tous ensemble […] nous avons besoin d’un groupe élargi et soudé [..] je demande l’appui de tous les supporters. Nous ferons de notre mieux pour nous qualifier. Bien évidemment, nous vivrons certainement des moments difficiles, c’est dans ces moments-là que les supporters ne devront pas nous lâcher. »
Du soutien, que l’ancien entraîneur de Győr se rassure, il n’en manquera probablement pas. Sevrés de compétitions internationales depuis 28 ans, les supporters magyars n’attendent qu’un déclic afin de pouvoir s’enflammer de nouveau pour leur équipe nationale. Toutefois, cette ferveur populaire, positive au demeurant, pourrait très vite se retourner contre Attila Pintér dans le cadre de nouvelles déconvenues. Lors sa nomination, le sélectionneur s’était fixé l’objectif de qualifier les Rouges et Verts pour la prochaine coupe du monde. Mais, dans un tel contexte, il devra revoir ses ambitions à la hausse. Une qualification de la Hongrie pour l’Euro 2016 élèverait sans doute Attila Pintér au rang de héros national, une élimination précoce lors de ces éliminatoires pourrait coûter son poste au coach des Valogatott.
@La rédac. :
Je sais que je ne vais pas me faire des amis en critiquant le « sport populaire » qui n’a aucunement le mérite et le courage des vrais athlètes de haut niveau.
Je crois qu’on se fera éliminer et à vrai dire je pense même que les Hongrois s’en moquent complètement du « rien à foot » mdr, car ce qui nous intéresserait de savoir ce sont les changements liés à notre pouvoir d’achat, une monnaie qui se stabilise, et j’en passe…
Comme si ça allait changer perso ma vie que des « sportifs » courent derrière un ballon et qui sont payés des millions et où le blanchiment d’argent est plus qu’évident.
Je m’intéresse à savoir combien les Hongrois gagneront tous les mois, savoir qu’un nouveau stade de foot soit payé avec notre argent, c’est non si le gouvernement fait n’importe quoi dans l’ordre des priorités à prendre en mettant le foot en 1er lieu.
Au vu de certains avis qui descendront en flèche mon opinion (purement subjective), je vous demanderai si on aurait le même enthousiasme à l’égard d’une équipe paralympique (composée de personnes handicapées) pour représenter nos couleurs ?
A méditer…
Udv.