L’amitié franco-hongroise scellée autour d’un verre

Par Laurène Daycard

Deux lundis par mois, étudiants hongrois et expatriés se retrouvent dans un bar à Budapest pour discuter en français. Ouvertes à tous, ces soirées sont une occasion insolite pour améliorer sa pratique de la langue dans un cadre informel, mais aussi faire de nouvelles rencontres. Petit tour des lieux.

Parmi la dizaine de convives présents lundi 15 août, Balázs, 24 ans, pouvait expliquer dans un excellent français : “Il y a trois ans, lorsque j’étais encore étudiant au département de français de la faculté Eötvös Loránd Tudományegyetem (ELTE), je trouvais que l’on ne nous y apprenait qu’à écrire et très peu à vraiment s’exprimer oralement”. C’est ainsi qu’il a eu l’idée, avec deux amis lecteurs à cette même faculté, de lancer ce concept original. Depuis, l’effectif peut varier d’une petite poignée de participants en août jusqu’à une bonne trentaine pendant l’année scolaire.

Toutes les deux semaines, les (jeunes) francophones de Budapest se retrouvent donc dans un bar de la ville. “En été, on préfère celui de la fac, Treffort Kert, parce qu’il est en plein air” précise Zsófi. Cette jeune hongroise de 21 ans fait partie des habitués du club de conversation puisqu’elle vient ici depuis le début. “J’ai toujours été attirée par le français, surtout grâce à la littérature : j’adore Boris Vian! Grâce à ces réunions, je suis un peu plus à l’aise à l’oral”. Zsófi a ainsi décidé de partir en Erasmus un semestre à Paris pour réussir à maîtriser parfaitement le français. Ce club de conversation est ainsi un préalable à sa future vie parisienne.

D’autres profitent de ces soirées pour développer leurs carnets d’adresse. Laurent, 36 ans est un professeur de français free-lance installé depuis 9 ans à Budapest. “C’est toujours sympa de rencontrer des gens qui souhaitent apprendre le français” précise-t-il. Dans sa main il tient un exemplaire de l’ouvrage d’Alain Rey “L’amour du français”, prêt à partager ses talents linguistiques avec le reste des francophiles.

Certains semblent moins à l’aise avec la langue de Molière mais ne renient pourtant pas le lien entre amour et français. C’est le cas de Lili, une camarade de promotion de Zsófi. Il y a un an et demi, assez hésitante sur son français, elle profita de l’une de ses soirées pour interroger Balázs sur une question grammaticale. Depuis, le coup de foudre est intact. “Quelquefois, on parle même en français rien que tout les deux”. Elle ne suivra pas son amie en Erasmus à Paris, car elle souhaite rester auprès de Balázs.

Qu’importe, leur histoire les a déjà transporté hors des frontières hongroises, vers celles de la France. C’est la magie du club de discussion.

Pour plus de renseignements : Groupe facebook/ Réunions le premier, troisième et cinquième lundi du mois.

Crédit photo : Gabriel Guédec

4 Comments
  1. en intermitence avec nos lundis, les semaines « creuses » sont occupées par les Mardis d’Ivan. Ainsi a Budapest, il est possible de participer a un événement francophone par semaine 🙂

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