Pourquoi la situation en Hongrie est préoccupante et pourquoi tout le monde s’en fout

Dans une récente tribune aux allures de droit de réponse, le diplomate hongrois Georges Károlyi est revenu sur les différentes « illusions d’optique » auxquelles seraient confrontés les pays occidentaux face à la situation politique en Hongrie.

Dans un réquisitoire parfaitement bien structuré, il évoque tour à tour l’ouverture vers l’Est (sous-entendu la Russie et les ex-républiques soviétiques d’Asie centrale), la place de l’extrême-droite dans son pays (que de nombreux commentateurs décrivent comme un pilier du gouvernement en place), la dérive « autoritaire » du ministre-président Viktor Orbán,  la cabale politico-médiatique dont seraient victimes les représentants du régime dans les instances européennes, ainsi que l’état de la liberté de la presse.

D’un certain point de vue, cette tribune arrive à point nommé pour rééquilibrer les jugements très sévères portés sur la Hongrie dans les différentes capitales européennes. Il suffit de se rendre souvent en Hongrie pour se rendre compte par soi-même que l’atmosphère qui y règne est obstinément assez éloigné de ce qui est écrit dans les médias. S’il fallait reprendre par le menu les arguments égrainés par l’ambassadeur de Hongrie en France, il serait assez difficile de les contredire avec honnêteté. Effectivement, la Hongrie pratique une diplomatie économique pas vraiment satisfaisante du point de vue de l’éthique des relations internationales, mais pas particulièrement honteuse comparée à la position de la France sur le marché de l’armement. Concernant la place de l’extrême-droite, il a raison de rappeler que le Jobbik, bien qu’électoralement trop puissant, ne participe pas aux responsabilités et se situe à l’heure actuelle sur les bancs de l’opposition au sein de la chambre des députés. Si l’influence des néofascistes se ressent sur la rhétorique déployée par Viktor Orbán à l’égard de la démocratie libérale (ce que Georges Károlyi se garde bien de formuler de cette façon), on ne peut pas sérieusement parler de dérive autoritaire du régime.

L’ambiance du débat démocratique est surtout plombée par l’incroyable faible capacité de mobilisation et de conviction de la gauche socialiste et écologiste (MSzP, LMP, Együtt) et par la toute puissance institutionnelle du Fidesz, liée – il faut quand même le rappeler – aux résultats d’élections régulières. La situation hongroise est de ce point de vue assez comparable à celle de la France sous les années Sarkozy-Hortefeux-Besson ; ni vraiment pire, ni franchement meilleure. Ainsi, la campagne menée contre le commissaire européen Tibor Navracsis paraît effectivement assez injuste, voire complètement à côté de la plaque, si l’on s’en tient aux stricts griefs qui avaient été  retenus contre lui au moment de sa nomination. Vu de la France, pays des Droits de l’Homme où les liens entre médias dominants et pouvoir politique sont régulièrement dénoncés à raison par des organes comme Médiapart ou Arrêt sur images, la liberté de la presse en Hongrie se porte relativement bien, dans la mesure où la presse d’opposition jouit d’une vraie liberté d’expression et de ton, même si l’on a pu observer une nette inféodation de la télévision d’Etat à la parole du gouvernement.

Une fois que ces choses ont été dites, cela ne signifie en rien que l’orbanisme triomphant ne soit pas criticable, bien au contraire. Si Georges Károlyi parvient avec beaucoup d’habileté – et de cynisme – à balayer d’un revers de la main les reproches qui sont régulièrement faits à la Hongrie, c’est parce que ceux-ci révèlent à la fois les propres contradictions des autres pays européens et, partant de là, le caractère assez hypocrite de ces critiques. En réalité, la situation en Hongrie est bien plus ambivalente et complexe que ce que les commentateurs en retiennent. Sur le plan politique, la rhétorique de Viktor Orbán s’inscrit dans une volonté de « restauration symbolique de souveraineté » qui ne peut être comprise que si l’on s’intéresse un peu à l’histoire du pays.

Ancienne puissance régionale, la Hongrie est confrontée aux mêmes démons post-coloniaux que la société française, lesquels produisent des effets analogues, notamment en termes de débats sur l’essence de la nation magyare ou sur les stratégies de recouvrement d’un rayonnement culturel et linguistique en déclin. Dans le tourbillon de la mondialisation néo-libérale, ces débats identitaires mortifères se mêlent avec ceux sur l’affaissement de l’Etat protecteur, la transformation brutale de la société hongroise et la confusion de sens dans laquelle la plongent les errements du projet européen. La voie que propose le Fidesz est finalement assez analogue à celle des droites conservatrices européennes, laquelle oscille entre la réaffirmation des attributs traditionnels de l’Etat et le déplacement de la question sociale vers la condamnation morale des éternels boucs émissaires : les pauvres et les étrangers.

S’il y avait un élément qui devrait alarmer plus vigoureusement l’opinion publique européenne sur les dérives de la société hongroise, c’est précisément l’ampleur de la dégradation de la situation sociale. Si l’on s’attarde sur les statistiques de la pauvreté compilées par Eurostat, on prendrait la mesure du décrochage de la Hongrie en dépit des bons résultats économiques du Fidesz au pouvoir. En quelques dizaines d’années, le tableau de la pauvreté en Hongrie s’est considérablement assombri : alors que la situation sociale était assez comparable à celles de la République tchèque, de la Slovaquie ou de la Pologne, elle présente désormais les mêmes traits que celles de la Roumanie ou de la Bulgarie. Si les commentateurs s’attardent de façon souvent grossière et caricaturale sur la situation des Roms, la réalité de la misère sociale dépasse largement les effets de la discrimination dont beaucoup d’entre eux font effectivement l’objet. Elle s’enracine dans des régions entières, notamment les départements du Nord et de l’Est, où les chances de trouver un emploi sont très ténus pour tout le monde, tant l’Etat n’a jamais rien entrepris pour contrer les effets de la désindustrialisation du début des années 1990.

Elle tire également vers le bas les franges les plus fragiles de l’ancienne classe moyenne kadarienne (du nom de János Kádár, ancien dirigeant communiste), dont la jeunesse fuit littéralement le pays, pour trouver du travail en Allemagne, en Autriche ou au Royaume-Uni. Plus de vingt ans après la chute du rideau de fer, de nombreux actifs sont obligés de cumuler les petits emplois pour espérer améliorer l’ordinaire, sans parler des retraités qui doivent parfois travailler au noir pour étoffer leurs petites pensions. Alors que la situation du logement se dégrade pour les plus pauvres, bien qu’atténuée statistiquement par la très grande part de propriétaires privés, les collectivités locales n’ont que pour seule obsession de liquider les vestiges du logement social, sans grande considération pour celles et ceux qui ne parviennent plus à payer charges et loyers. Ce qui est vrai à Budapest l’est aussi dans les petites villes de province, où le phénomène de marchands de sommeil se développe considérablement.

On pourrait reconnaître à Viktor Orbán d’avoir identifié dans la financiarisation croissante de l’économie réelle l’un des principaux maux structurels auquel est confrontée la société hongroise. Les réponses qu’il a apportées, assez courageuses contre le secteur bancaire notamment, sont sans doute à l’origine de la crispation de Bruxelles à l’égard de Budapest, la commission européenne ne supportant visiblement pas l’idée que les Etats membres pilotent encore leurs politiques économiques. La convergence des positions de Viktor Orbán et d’une partie de la gauche européenne, telle que pointée par Jean Quatremer, n’est de ce point de vue pas totalement dénuée de sens, mais comporte par ailleurs une sacrée dose de mauvaise foi. Le renforcement de l’Etat et l’affirmation d’un discours protectionniste ne disent pas grand chose sur la réalité des politiques menées. Si chez Viktor Orbán, celles-ci sont synonyme de clientélisme et de traitement moralisateur de la pauvreté, elles n’ont pas grand chose à voir avec le projet historique des gauches européennes d’émancipation et de justice sociale.

Or, aucune voix ne s’est vraiment élevée contre le programme de réduction des aides sociales diligenté par le Fidesz ni contre le dispositif de travail quasi-obligatoire pour les chômeurs, allègrement financé par la commission européenne à travers les politiques de grands travaux et d’infrastructure mises en œuvre depuis plusieurs années. Soit dit en passant, rien non plus sur la façon dont l’instrumentalisation des fonds structurels européens nourrit une forme de pouvoir féodalisé et un réseau d’allégeance fondé sur le clientélisme dans les territoires. La seule évocation de la situation de nombreux jeunes actifs des pays d’Europe centrale en partance pour l’Europe de l’Ouest, ne se fait que par le biais des vagues d’immigration économique auxquelles serait confronté le Royaume-Uni ou de façon plus tordue par le débat récent sur le « problème des Roms » dans les grandes villes françaises. Se questionner sur les effets sociaux des politiques menées par les différents gouvernements centre-européens semble être un non-sujet, tant ces politiques sont encouragées et financées par la commission européenne.

Dans cette perspective, les différentes illusions d’optique auxquelles s’attaque Georges Károlyi masquent la réalité crue à laquelle est confrontée la société hongroise, laquelle réalité mériterait d’être plus vivement questionnée par celles et ceux dont la voix porte dans l’opinion publique européenne. S’il lui est assez facile de contester une à une les différentes critiques qui sont le plus souvent adressées à la Hongrie, c’est que les ficelles employées sont d’une grosseur inouie. Or, en tirant des flèches qui ratent ainsi leur cible, les adversaires les plus virulents de l’orbanisme au pouvoir ne font que renforcer la posture victimaire dont se nourrit le ministre-président hongrois sur la scène politique nationale et contribuent à détourner le regard de que ce pouvoir fait de pire. A l’échelle européenne, cela contribue à épaissir le voile de déni sur l’aggravation de la situation sociale sur tout le continent et à alimenter le constat funeste selon lequel, de la situation des victimes du néolibéralisme – les mêmes que celles du capitalisme corporatiste à la hongroise -, tout le monde se fout.

Ludovic Lepeltier-Kutasi

Journaliste, correspondant à Budapest. Ancien directeur de publication et membre de la rédaction du Courrier d'Europe centrale (2016-2020) et ancien directeur de la collection "L'Europe excentrée" (2018-2020).

18 Comments
  1. un article de doctorant , comme celui de Ludovic , est souvent très intéressant à lire , car il a la fraîcheur de la sincérité , et la qualité de l’indépendance d’esprit

  2. Très intéressant. Cet article élève le débat en pointant le mal qui ronge les sociétés de beaucoup de nos pays européens.

  3. Essayez aujourd hui en Hongrie de mener une entreprise qui rivalise avec une entreprise des amies de…essayez d exprimer votre point de vue avec certains hongrois, essayez de critiquer la Hongrie….vous verrez les effets devastants de l`orbanisme…

  4. c’est comme la langue française que vous dévastez souvent , antonio : # effets dévastateurs #

  5. Cher antonio, vous observerez que je mentionne de façon très explicite le système clientéliste qui existe en Hongrie, et notamment le fait que les principaux secteurs de l’économie sont aujourd’hui contrôlés par des gens proches du pouvoir. La Hongrie est dans une sorte de « capitalisme féodalisé » comme le dit Iván Szelényi. C’est assez le cas aussi en France, où les liens entre l’Etat et certains « champions nationaux » (Bouygues, Orange, Veolia, EDF, Engie…) sont plus qu’organiques (en témoigne le va et vient entre la haute fonction publique et le monde de l’entreprise, ainsi que les liens d’obligeance et d’allégeance entre le milieu politique et le patronat). Ma position est qu’il faut lutter contre cette situation en Hongrie sans doute, mais en France également.
    Concernant la « critique de la Hongrie » avec certains Hongrois… háááát ehez mit mondjak… (à ça quoi répondre). Franchement, oui c’est dur de discuter avec « certaines personnes » de la situation politique, car tout simplement il y a toujours « certaines personnes » avec qui il est difficile de discuter… et ce de quoi que ce soit ;). C’est vrai qu’il y a de la part de certains Hongrois une véritable adhésion affective et passionnée à Orbán, mais bon ça on l’a un peu partout (rappelez-vous de vos repas du dimanche entre « chiraquiens » et « mitterrandiens »). Qu’il y ait adhésion de la part de certains ne signifie en aucun cas qu’il est difficile d’exprimer publiquement une opinion opposée. Si vous êtes français, peut-être cela est dû à un « effet-bloc » des Hongrois qui en ont marre des discours tenus sur leur pays (franchement, je le comprends ; cf. ce papier d’ailleurs). Mais je peux vous assurer que dans n’importe quel milieu social, n’importe quel cercle (amis, famille, collègues), discuter politique a toujours été une activité favorite et l’est toujours ; et je n’ai pas du tout senti d’évolution, de chape de plomb dans la parole des uns et des autres. A titre personnel, je suis plutôt très ancré à gauche ; aux dernières élections j’aurais aimé voté pour 4K, etc. et je ne rencontre pas de difficulté à l’exprimer, y compris au sein de ma famille très très pro-Fidesz.

  6. @peternek…desole’ pour les fautes….j`essayerai d etre plus attentif….

    @Ludovic Lepeltier-Kutasi…dire que « ’est dur de discuter avec « certaines personnes » de la situation politique (en Hongrie), car tout simplement il y a toujours « certaines personnes » avec qui il est difficile de discuter »…ca revient a’ dire que certains n`arrivent toujours pas a’ comprendre la Hongrie , les hongrois, leurs valeurs, leurs histoire ect ect….ecoutez et croyez moi…on connait bien les hongrois et depuis un bon moment et sur des aspects differents (ennemis a’ l`epoque de la guerre froide et amis et allies aujourd`hui) donc on sait quand meme de qui on parle et pt-etre que certains hongrois devraient justement faire plus d`efforts pour sortir de leurs coquilles griffe’ Fidesz…voila’ le ‘bleme…..

  7. @antonio : non, franchement je n’ai pas dit ça. En fait je ne crois pas trop à ces idées selon lesquels il faudrait comprendre les « spécificités » de la société hongroise ; je crois au contraire à une certaine banalité de la situation politique en Hongrie, au fait que les différences sociales sont beaucoup plus pertinentes pour comprendre nos interlocuteurs, etc. Ce que je dis, c’est que malgré nous nos interlocuteurs adaptent des fois leurs discours en fonction de ce qu’on représente pour eux. Franchement, je l’ai éprouvé plusieurs fois ; discuter en tant que hongrois avec des hongrois ne donne pas la même chose que de discuter en tant que français. Parce qu’effectivement, si tout le monde ne soutient pas le Fidesz, il y a une forme de ras-le-bol sur les « discours véhiculés par les occidentaux sur la Hongrie » qui est effectivement encouragé par la propagande gouvernementale mais qui s’appuie sur un sentiment assez partagé (cf. Cohn-Bendit qui raconte des conneries au parlement européen…).

  8. La famille pro-fidesz (qui est ma famille aussi) a évolué, mais le problème c’est qu’il ont du mal à reconnaître leur erreur, et que l’opposition n’est pas prète à gouverner. La Hongrie a vécu déception sur déception, et ils sont un peu perdus. En plus Orbàn sait bien parler, et il arrive à les convaincre.Il reste encore 3 ans, et on ne sait pas qu’est ce qui va se passer d’ici là. Tout peut arriver.

  9. Dans quel pays européen le parti au pouvoir représente une aussi large majorité de la population? Soyons démocrates et respectons le sentiment de la majorité des Hongrois.

  10. @Paul Janssens
    « Une aussi large majorité », écrivez-vous?
    Aux élections de 2014: 44% sur 62% de participation, soit 27% de l’électorat !!!!
    Et avec des voix perdues depuis…

  11. Pierre,

    Vous sortez de nouveau vos « calcules magiques »… Dans 97% des terriotires d’életions c’est Fidesz qui a gagné! Ca veut dire qu s’il n’y avait pas de listes de partis pour entrer au Parlement, il y aurait justes quelques représentants autres que Fidesz 😀 Moi aussi, j’ai sorti « mes calcules magiques »…

  12. Le mot « néolibéralisme » n’existe pas, ce mot ne veut rien dire, il n’a aucun sens. C’est l’exemple type d’un anti-concept (au même titre que ultralibéralisme). Personne ne se dit néolibéral. Demandez à quelqu’un qui utilise de ce terme néolibéral qu’est ce que cela veut dire ?? quel est la définition ?? Dans bcp de cas, il en sera totalement capable et même s’il arrive, sa définition sera différente de celle d’une autre personne employant aussi ce terme. Demandez à dix personnes leur définition du néolibéralisme, vous aurez de grandes chances d’avoir dix définition différentes.
    Même s’ils ne sont pas d’accord entre eux sur la définition de ce mot, un certain nombres de personnes font diront que c’est un mouvement du début des années 80. Pourtant, le mot néolibéral vient de la fin du 19 siècle et a été utilisé tout au long du 20 siècle même s’il est vrai qu’il a été grandement popularisé par les antilibéraux depuis vingts ans. Les antilibéraux utilisent de ce mot néolibéralisme (tout comme ils utilisent du mot ultralibéralisme) car le mot libéralisme a une certaine connotation positive en tout cas dans sa dimension politique. Un certain nombre de principes fondateurs de l’état de droit et de la démocratie (que l’on appelle démocratie libérale) découle du libéralisme (politique). Voilà pourquoi les antilibéraux pour critiquer le libéralisme préfère utiliser d’autres termes comme néolibéralisme (qui sous entend une déformation du libéralisme) ou ultralibéralisme (qui sous entend un extrémisme).
    L’avantage avec le mot néolibéralisme c’est qu’on peut utiliser ce mot à tort et à travers, on peut utiliser ce mot pour désigner tout ce que l’on veut. De toute facon , tout ce qui va mal c’est de la faute du méchant néolibéralisme (même si l’on sait pas trop ce que c’est). Je trouve cela pathétique.
    En général, avec les gens qui employent le mot néolibéralisme: ce sont soit des antilibéraux qui ne changeront pas d’opinions et qui sont de mauvais soit des gens ignorants (ignorance qui est totalement compréhensible étant donné le climat antilibéral de la France) soit des gens qui utilisent ce mot car cela fait vendre.
    Il y a même des gens utilisant le mot néolibéralisme qui vous disent qu’il est impossible de définir ce mot .
    Si vous demandez aux gens de dire ce sont qui les néolibéraux, là aussi leurs réponses sont très floues. Même si la plupart vous diront que Tatcher et Reagan sont des piliers du néolibéralisme, en général, pour le reste ils ne sont pas d’accord d’entre eux. Une bonne partie disent aussi que Friedman était un néolibéral (sans doute parce que c’est l’économiste libéral le plus connu du 20 siècle, en général, le seul économiste qu’ils connaissent) . Une bonne partie des antilibéraux utilisent le mot néolibéralisme croyent que l’école néoclassique est néolibéral montrant toute leur ignorance de l’économie et de la pensée économique. J’ai déja vu des gens disant que Keynes était un néolibéral

  13. Le fait que l’auteur emploie autant le mont « néolibéralisme » le décrédibilise complètement.
    La Hongrie a surtout été victime d’une mafia post communiste qui a pillé la Hongrie à son profit. L’oligarchie n’existe que dans un système dirigiste (socialiste). Le socialisme conduit à la mise en place d’un système oligarchie où l’économie st contrôlé par quelques personnes prches du pouvor. Dans un économie de marché libre, il n’y a pas d’oligarchie possible. Pour avoir un système oligarchique, il faut que l’état intervienne dans l’économie.
    La Hongrie a souffert de cette oligarchie qui l’a pillé. Il n’a rien de libéral là dedans c’est même le résultat du socialisme. Tout pays socialiste finit par devenir oligarchique.
    Le capitalisme de connivence (est quand l’État soutient certaines entreprises, soit qu’il cède à leur pression par corruption, soit que ce soit de sa part une volonté délibérée à des fins politiques) est le résultat de l’étatisme et n’a pas grand chose avoir avec le « vrai » capitalisme ou avec le libéralisme.

  14. La financiarisation n’est pas le résultat du libéralisme. La finance est un élément consubstantiel à tout système capitaliste, il n’en reste pas moins que le secteur financier a pris aujourd’hui une importance particulièrement grande par rapport à ce qu’il était dans le passé, en particulier au niveau de l’importance des profits des banques dans le profit total. Contrairement à ce que disent les gauchistes ce n’est pas à cause du libéralisme.
    On peut avancer les raisons suivantes à cette hausse :
    pour l’École autrichienne d’économie, la création monétaire ex nihilo peut expliquer une déconnexion de la finance et de « l’économie réelle ». La nouvelle monnaie émise par la banque centrale devient le jouet de la spéculation et alimente des bulles dans certains marchés (actions, matières premières, etc.), sans forcément impacter le niveau général des prix (contrairement à ce qu’affirme la théorie quantitative de la monnaie). Certains accusent les banques centrales de soutenir artificiellement les marchés de cette façon. Antal E. Fekete indique que la nouvelle monnaie créée par la banque centrale s’épand sur le marché obligataire sans risque de « fuite vers les biens réels », ce qui explique le décrochage entre « économie réelle » et « économie financière ». La banque centrale étant un monopole d’émission monétaire combattu par les économistes autrichiens, on voit que la mise en accusation du libéralisme relativement au « capitalisme financier » est absurde ;
    l’endettement général (des entreprises, des particuliers, des états via la dette publique) accroît les flux financiers et les volumes gérés par le secteur financier (la dette d’un acteur économique étant toujours un placement financier d’un autre acteur), encore plus dans un contexte mondialisé. C’est moins le libéralisme qui est ici en cause que le comportement de chacun des acteurs économiques, états compris.
    la technique financière elle-même progresse et offre des opportunités d’échanges qui n’existaient pas auparavant, à travers des produits sophistiqués (produits dérivés, CDS, …).
    C’est l’interventionnisme étatique qui est le vrai coupable de la dérive de la finance . Je vais essayer d’être simple et conçis
    Dans les années 70 Nixon aux US (et l’Europe qui bien sûr a suivi) a destandardisé le dollar de l’or (en gros avant on ne pouvait pas créer plus d’argent qu’il n’y avait de réserve d’or, permettant ainsi une monnaie stable). Conséquence, l’état, dès qu’il en a besoin (pour se rendre plus important /légitime et/ou par opportunisme court_termiste électoraliste), crée de l’argent (Fiat money en anglais) sorti de nulle part (un faux monnayeur légal) et le diffuse dans l’économie. Cette création monétaire a plusieurs conséquences lourdes qui expliquent les dérives du système financier. Trois exemples :
    1) Toutes les Crises financières depuis 1929 ont toujours été précédées d’une politique de relance étatique par création monétaire directe(depuis la déstandardisation sur l’or) ou indirecte. cette offre monétaire fictivement augmentée envoie de faux signals aux investisseurs qui croient à tort qu’il est propice d’investir. Une offre se crée sans la demande qui va avec. Des bulles se créent et quand la demande ne suit pas, ces bulles éclatent et la crise se diffuse.
    2) En créant cet argent, l’état créé une offre inadéquate de monnaie et fausse le marché, les prix augmentent (inflation) et la monnaie perd de sa valeur. Du coup, un travailleur, par exemple, qui économise toute sa vie, s’il ne fait rien voit ses économies perdent en valeur chaque année, il va donc le placer dans les marchés financiers , chose qu’il n’aurait jamais pris le risque si l’état laissait la monnaie tranquille .
    3)Quand l’état créé cet argent, ou va t il en premier, les banques. Fortes de cette priorité elles achètent en premier à bon prix dans l’économie réelle et augmentent les prix pour nous les prochains acheteurs. Et Bien sûr elles spéculent et sont plus irresponsables avec un argent qui ne leur appartient pas. Le plus gros scandale, une loi bancaire de l’état appelé réserves fractionnaires : pour faire très simple, pour un million donné à une banque (par un état ou par un particulier) , celle ci peut en créer dix millions, en simplement quelques clics . Comme disait Ronald Reagan, l’état n’est pas la solution, il est le problème. Ce n’est ni le marché libre ou le capitalisme qu’il faut blâmer.
    Le système financier a son utilité mais l’état l’a perverti et rendu plus important que le marché libre ne l’aurai fait.

  15. Lisez les travaux de Krugman ssur la mondialisation (il est spécialiste du sujet, c’est grâce à ses travaux sur le sujet qu’il a recu le prix nobel d’économie. On ne peut pas l’accuser de parti pris idéologique favorable au capitalisme ou à la mondialisation étant donné que c’est un gauchiste notoire). Il montre que la mondialisation est une bonne chose.
    Il y a des victimes (mais il y a bien plus de bénéficiaires) à court terme de la mondialisation (ouvriers dont leurs entreprises se fait délocalisé, ect) mais sur le long terme, ils ne seraient pas perdants à condition qu’ils savent s’adapter. Le problème dans un pays comme en France c’est que ce pays n’est pas adapté à la mondialisation. C’est ce refus d’adaptation qui cause tant de problèmes.
    http://www.leconomiste.eu/decryptage-economie/132-le-rapport-de-la-france-et-des-francais-a-la-mondialisation.html
    Sur pratiquement tous les sujets, il y a des controverses parmi les économistes mais sur la question du bienfait, il y a une unaminité. Des études ont montré que plus de 90 % des économistes étaient pour le libre échange. Il y a très peu de questions où il y a une telle unaminité.

  16. La gauche était une mafia post communiste qui a pillée la Hongrie. Fidesz a détruit le système oligarchique de la gauche pour en créer un nouveau composé de proches du pouvoir qui pillent la Hongrie.
    Bon, sans doute, Fidesz n’est pas allé aussi loin en terme de pillage que la gauche.
    La grande différence avec la gauche c’est que Fidesz a une véritable idéologie sur laquelle elle se base et elle est cohérente.
    Si Fidesz n’est pas vraiment composé de gens très compétents, Fidesz reste bien plus compétent que la gauche particulièrement incompétente.
    Je n’aimes pas Orban mais je me pose une question: quelle alternative existe t il ??
    Perso, j’envoie aucune. La principale force d’opposition s’est Jobbik, parti d’extrême droite qui est mille fois pire que le Fidesz. Si un jour, ils arrivaient au pouvoir, ce serait un cauchemar pour la Hongrie.
    Quand à la gauche n’en parlons même pas. Elle est totalement corrompue et incompétente, elle est bien pire que Fidesz. La grande majorité des hongrois se rendent bien compte que la gauche n’est pas une alternative crédible.
    Les décus d’Orban votent pour Jobbik et non pas pour la gauche. Autrement dit, si Fidesz perds ses élections, ce sera au profit de Jobbik. Regardez un peu les élections partielles que Fidesz a perdu, cela n’a pas profité à la gauche mais soit au Jobbik soit un indépendant qui n’a pas grand chose avoir avec la gauche et qui peut être qualifié de libéral, c’est un fervent défenseur de l’économie de marché.

  17. Contrairement à ce que dit, il est absolument faux de dire que personne ne se se soucie de la Hongrie, c’est même l’inverse: il y a un Orban bashing des médias internationaux, des ONG et des Etats occidentaux. Je n’aimes pas Orban alors je reconnais qu’une partie des critiques sont justifiés mais une autre partie est injustifiée.
    http://www.nationalreview.com/articles/292541/crusade-against-hungary-marion-smith
    Il y a clairement une campagne contre la Hongrie visant à la marginaliser sur la scène européenne et internationale et le moins que l’on puisse dire que cela a marché avec brio (cela a eu pour effet de pousser Orban dans les bras de Poutine).
    Les critiques internationaux ont clairement d’abord venu de la gauche (que ce soit de médias de gauche, d’ONG de gauche ou de partis politiuqes de gauche). Il est marrant de voir à quel point ces critiques se contentent de reprendre le discours de la gauche hongroise. La droite par peur d’être accusé de complicité a bien été obligé de se montrer contre Orban. Toutefois, les critiques contre Orban venant de la droite sont bien plus mesurés (cela dépent aussi fortement du parti de droite en question). Le parti d’Orban fait parti du PPE. Cela explique grandement l’attitude des partis de droite à l’égard d’Orban: ils sont gênés d’un côté, ils ne veulent pas paraitre complice mais de l’autre, son parti fait parti du PPE.
    Les critiques contre Orban n’explique jamais (ou rarement) le contexte qui a vu la montée au pouvoir d’Orban et ont tendance à éviter de parler du désastre qu’a été la gauche hongroise.
    Les critiques contre Orban ne viennent pas du tout de sa politique économique contrairement à ce que veut faire croire cet auteur mais de plusieurs raisons: la première de son autoritarisme, la seconde du fait qu’Orban mène une politique ultra conservatrice et la troisième de son nationaliste. La gauche déteste les gens de droite ultra conservateurs et nationalistes ce qui expliquent qu’ils critiquent autant Orban

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