« Nous avons été frappés par la force cinématographique de United States of Love« 

A partir de demain, les spectateurs français vont pouvoir découvrir United States of Love, le troisième long métrage du réalisateur polonais Tomasz Wasilewski. Le film a reçu  l’Ours d’argent du meilleur scénario au festival Berlinale 2016. Entretien avec Michel Zana, directeur de production et distribution et Vincent Marti, responsable de promotion à Sophie Dulac Distribution.

Cet article fait l’objet d’une publication commune avec l’association Kino Visegrad, site d’information et de diffusion du cinéma centre-européen dans l’espace francophone.
Pourquoi avez-vous choisi de distribuer justement ce film-là ? Qu’est-ce qui vous a décidé de le faire ?

Nous avons découvert United States of Love de Tomasz Wasilewski au Festival de Berlin, et nous avons été immédiatement frappés par sa force cinématographique et le talent de son réalisateur. Tant sur le fond que sur la forme, ce troisième long métrage nous a impressionnés par sa maîtrise et par le jeu des comédiennes principales. Nous sommes très fiers de présenter au public français ce film exigeant.

Avez-vous déjà distribué des films hongrois, polonais, tchèques ou slovaques ? Comment ça s’était passé ?

A plusieurs reprises avec le dernier film de Béla Tarr, Le Cheval de Turin (Ours d’Argent, Grand Prix du Jury Berlin 2011), Just the Wind de Bence Fliegauf pour le cinéma hongrois ou encore Cours sans te retourner de Pepe Danquart, Bruegel, le moulin et la croix de Lech Majewski pour le cinéma polonais. Chacun de ces films est très différent des autres, et présente donc des spécificités, cependant chacun a réussi à trouver son public en France. La distribution de films de l’Est n’est pas des plus évidentes dans un marché très concurrentiel où l’offre de films d’auteurs est particulièrement riche et variée. Il faut pour ces films travailler les sorties en profondeur et avec beaucoup de préparation et d’énergie, afin d’offrir la plus grande visibilité possible. Mais la qualité de ces films est toujours présente, et trouve souvent un écho favorable auprès de la presse et du public français.

Quelle perspective, selon vous, pour les films originaires d’Europe centrale ou orientale ? Comment faire pour améliorer leur distribution et surtout, qu’ils soient davantage vus par les spectateurs français ?

Difficile de répondre à cette question, car il serait bien présomptueux de prétendre anticiper les évolutions des cinématographies de ces pays. Il nous semble par ailleurs, que chaque pays est dans une situation différente et peu comparable, en fonction de l’état de la production cinéma et du dynamisme de ses créateurs. Ainsi, le cinéma roumain par exemple, semble bien se porter depuis plusieurs années et propose une production riche et varié, d’une grande exigence et d’une grande qualité formelles, et régulièrement conviée dans les plus grands festivals internationaux. C’est moins le cas pour d’autres pays de l’Est…

Qui peut savoir comment les choses vont évoluer ? Quels seront les auteurs de demain, et trouveront ils leur audience en France ? Autant de questions pour lesquelles nous n’avons pas de véritables réponses, ce qui ne nous empêche pas de nous investir des films forts, issus de pays et cinématographies plus confidentielles.

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Markéta Hodouskova

Consultante cinéma

Née à Prague, elle a étudié à l’Université Charles à Prague, à La Sorbonne Nouvelle à Paris et à l’Université de Bourgogne à Dijon. Elle réside en France depuis 2002. Elle a été coordinatrice pour les pays de l’Europe Centrale et Orientale au sein d’Europa Cinemas, puis déléguée générale de la Confédération Internationale des Cinémas d’Art et d’Essai. Elle est fondatrice du CZECH-IN Film Festival de cinéma tchèque et slovaque à Paris, ainsi que de Kino Visegrad.